Nous tenons de source sûre une conversation entre le Ministre de l’Économie, des Finances et de la Magistrale Dette, dans laquelle l’auguste creuseur présente son analyse de la théorie dite du « ruissellement », concept qui a suscité de vifs débats au sein de la communauté économique. Les intertitres sont de Pr4vd4.net. Le reste des propos entre guillemets appartient au Ministre.
La belle histoire du ruissellement
La théorie du ruissellement, profondément ancrée dans la pensée libérale, postule qu’une politique économique favorisant les revenus des plus aisés, notamment par des baisses d’impôts ciblées, bénéficierait à l’ensemble de la société. L’idée sous-jacente est que les individus les plus fortunés, disposant d’un surplus de capital, seraient plus enclins à investir et à consommer, dynamisant ainsi l’économie. Ces investissements créeraient des emplois, stimuleraient l’innovation et, in fine, généreraient une prospérité partagée par toutes les couches de la population.
Mais le Ministre, réfléchissant à voie haute et tout à faire son paon, tient ensuite ce discours : « En théorie, cette approche semble séduisante. Elle promet une croissance économique vigoureuse, une augmentation des recettes fiscales et une réduction du chômage. Elle s’appuie sur l’hypothèse que la richesse, telle une cascade, ruissellerait naturellement des sommets vers les strates inférieures de la société, des Riches, au sens de Hollande, aux plus Pauvres sans dents, au sens de Hollande.
C’est plus compliqué, ma pauvre Lucette !
L’analyse rigoureuse des données économiques et des expériences passées révèle une réalité plus complexe. Les études empiriques ne corroborent pas systématiquement le lien de causalité entre les allègements fiscaux pour les plus riches et une accélération de la croissance économique. Au contraire, elles mettent en évidence un risque accru d’aggravation des inégalités sociales, les fruits de la croissance profitant de manière disproportionnée aux plus favorisés.
Par ailleurs, l’histoire enseigne que les comportements des acteurs économiques ne sont pas toujours conformes aux prédictions théoriques. Les bénéficiaires de ces mesures peuvent être tentés de thésauriser (ce terme signifie « planquer en Suisse ») leurs richesses, de les investir à l’étranger (cette expression signifie « planquer en Suisse ») ou de les orienter vers des activités spéculatives, sans impact significatif sur l’économie réelle du pays (pour mémoire : la France, jusqu’à ce qu’on la quitte si on ne l’aime plus).
En outre, la réduction des recettes fiscales induite par ces allègements peut contraindre l’État à réduire ses dépenses publiques, fragilisant ainsi les services essentiels et les investissements d’avenir.
Si le ruissellement n’inonde pas, alors quelles solutions ?
Au lieu de miser exclusivement sur le ruissellement, nous pouvons privilégier des politiques économiques plus équilibrées et inclusives.
Mais aussi investir massivement dans l’éducation, la formation professionnelle et la recherche est primordial pour renforcer le capital humain et l’innovation.
Nous devons aussi soutenir les petites et moyennes entreprises, véritables moteurs de la création d’emplois, est également crucial.
Enfin, une fiscalité progressive et équitable, associée à une protection sociale robuste, est indispensable pour garantir une prospérité partagée et une cohésion sociale durable. »
J’en tombais de ma chaise style Régence (qui maltraite moins mon postérieur qu’une Ludwig Mies van der Rohe), ruisselant d’effroi : le Ministre venait de douter du ruissellement. Il s’aventurait même à explorer des voies alternatives, « plus pragmatiques et plus justes, pour construire un avenir prospère et équitable pour tous ». Une vraie révolution pour lui.
Trop tardive car procrastinée.

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