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Le ghosting, nouvelle tendance RH

Le ghosting, nouvelle tendance des RH. Les recruteurs sont des poltergeists et les demandeurs d'emploi soumis à l'effroi

Le ghosting, nouvelle tendance des RH. Les recruteurs sont des poltergeists et les demandeurs d’emploi soumis à l’effroi

C’est un phénomène aussi angoissant que surprenant, digne d’un scénario de série B où les candidats sont les malheureux figurants. En écho au célèbre refrain de Ray Parker Junior, on pourrait presque entonner : « Who you gonna call? Ghostbusters! », si ce n’était pas notre job qui disparaissait mystérieusement dans les limbes du marché du travail.

Le ghosting, cette nouvelle tendance des RH

Vous pensiez que la disparition d’un fantôme dans le ciel new-yorkais à coups de proton-pack était impressionnante ? Attendez de voir ce que les recruteurs modernes vous réservent : le ghosting. À peine avez-vous cliqué sur « Postuler », envoyé CV, lettre de motivation et espérances salariales, que plus rien. Pas une réponse, pas même un accusé de réception. Nada. Silence radio. Candidats et recruteurs semblent être emportés dans une zone obscure d’où aucun email ne revient. Certains la surnomment même : « le Triangle des Bermudes du recrutement. »

Le phénomène, autrefois rare, s’est transformé en une routine pour beaucoup d’entreprises, comme nous l’explique un consultant en ressources humaines que nous appellerons Pierre D. (pour Disparu) :

« C’est comme un réflexe pavlovien chez certains employeurs. Si le candidat n’est pas retenu, on ne se donne même plus la peine de le prévenir. C’est dommageable pour tout le monde. »

Du côté des recruteurs, la mode est à la disparition

Les recruteurs, eux aussi, ont décidé de se la jouer « spectres invisibles ». Selon les candidats, certaines entreprises, une fois le CV réceptionné, se transforment littéralement en châteaux hantés, où même les appels insistants des postulants restent sans réponse. Pourtant, tout semblait bien se passer lors des premiers entretiens, des sourires chaleureux, des « On vous recontacte très vite » presque convaincants. Mais ensuite ? Mystère et boule de gomme. Pas un bruit, pas un signe de vie.

Un développeur, habitué des grandes manœuvres de recrutement, nous raconte son calvaire :

« Tout s’était bien passé. Ils m’ont fait passer quatre entretiens, j’étais presque certain d’être embauché. Et là, plus rien. Ni email, ni appel, même pas un pigeon voyageur. Je les ai relancés plusieurs fois et… silence complet. J’ai fini par accepter l’idée qu’ils m’avaient fantômé ! »

Dans ce milieu opaque, certains employeurs deviennent de véritables « poltergeists », capables de manipuler les attentes des candidats sans jamais donner signe de vie. Ils hantent littéralement leurs boîtes mail.

Mais pourquoi cette multiplication des ectoplasmes RH ?

La pandémie, le télétravail, les entretiens vidéo, tout cela a peut-être donné aux recruteurs l’impression qu’il était acceptable de simplement « disparaître ». Un chargé de recrutement anonyme se confie :

« On reçoit tellement de candidatures. Quand on ne retient pas quelqu’un, on finit par ne plus répondre à tous. Ça prend trop de temps… »

« Too busy bustin’ ghosts, eh ? », répondrait Ray Parker Junior. Mais l’excuse semble un peu facile. Si le télétravail et la digitalisation ont facilité certaines choses, cela n’explique pas pourquoi la politesse de répondre à un email est devenue aussi rare qu’une apparition fantomatique sur la place Vendôme.

Le revers de la médaille : les candidats s’y mettent aussi

Faut-il s’étonner que les candidats aient décidé de rendre la monnaie de leur pièce aux recruteurs ? « Ghost me once, shame on you, ghost me twice, shame on me. » La tendance semble s’inverser. De plus en plus de postulants, fatigués d’attendre un retour qui ne viendra jamais, prennent l’initiative de couper court au dialogue, parfois en pleine procédure d’embauche. Ils décrochent un autre poste ou réalisent que l’entreprise n’est pas aussi attractive qu’elle le paraissait. Et hop, c’est eux qui disparaissent.

Jean-Kévin, jeune ingénieur en informatique, en témoigne :

« Un recruteur m’a laissé sans nouvelle pendant deux semaines après un entretien. Quand il m’a rappelé, j’avais déjà un autre job. Je n’ai pas jugé utile de lui répondre. C’est peut-être mesquin, mais on m’a fait le coup trop de fois. »

Ce cycle infernal de ghosting réciproque risque de s’amplifier, chaque partie jouant le jeu de l’autre comme si c’était la norme.

Le cercle vicieux fantomatique

Ce jeu de cache-cache, où chaque camp semble vouloir devenir plus évanescent que l’autre, finit par empoisonner le marché de l’emploi. Les candidats perdent confiance dans les processus de recrutement et se désintéressent des entreprises peu réactives. Les employeurs, eux, manquent de bons profils qui désertent, lassés de cette danse macabre.

Alors, si vous postulez et que votre candidature part dans le néant, inutile de sortir l’aspirateur à fantômes. Peut-être qu’un jour, le recruteur décidera de sortir de son invisibilité pour vous rappeler… Ou pas. D’ici là, vous pouvez toujours chanter : « Who you gonna call? Ghostbusters! » et espérer que ce spectre du recrutement finisse par s’évaporer.

En attendant, que ceux qui ne veulent pas devenir invisibles répondent aux emails. Un petit conseil de bon sens, ça ne fait jamais de mal.

Lire notre dossier RH & recrutement

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