« Quel morveux ! Quel petit con ! » Non, vous n’êtes pas insultant. Juste observateur et sain. Vous avez sous les yeux, dans votre entreprise, là, un adulte-enfant, une espèce en voie de pullulement…
Ces adultes-enfants en entreprise développent des attitudes et des comportements que personne ne tolérerait avec ses propres enfants. D’ailleurs, les petits salopards en entreprise ne sont jamais des enfants tels que nous les apprécions : vivants, gentils, étincelants, surprenants, fragiles et tendres, machines à apprendre, positifs, directs. Des êtres à chérir qui nous font fondre. Non. Les adultes-enfants en entreprise sont l’exact contraire des enfants : zombies, méchants, ternes, prévisibles, apparemment solides et durs, idiots éternels, négatifs, faux. Des individus à abattre qui nous carbonisent, comme cette « tranche de vie » du sale gosse en entreprise, un pourri-gâté fourbe…
Alors imaginons une consu-mère journey dans laquelle le rapport à l’adulte est consommé en tranches horaires, dans des comportements qui se répètent…
La consu-mère journey du chiard en entreprise
Dès mon arrivée le matin dans la boite (à jouets), je ne fais que ce qui me fait plaisir.
Dire bonjour ? Uniquement à mon groupe de potes, ceux avec lesquels je peux jouer aux voitures (en essayant d’avoir la plus grosse chez le presta LLD) ou aux poupées ; j’apprends déjà à mes mains à se balader, à mes yeux à cajoler mes jeunes pouliches potiches. Leur poitrine me rappelle ma mère.
Je suis vivant et impulsif. J’ai une attention très réduite, de l’ordre de 10 à 15 mn, de quoi faire comater un psychomotricien. Alors je fais comme si j’avais lu mes mails, les consignes de la boite ou les process qui me sont imposés : j’y réponds, je transfère, je transvase, je coche les quiz de formation au pif, je fais des châteaux de sable et laisse les dossiers s’empiler en gros pâtés. J’ai planqué le râteau.
22, v’la la DRH ou la big boss ! Je prends l’air absorbé de celui qui plonge dans un problème difficile, je gratte sur du papier (le PC, c’est pour jouer à Loup Garou, j’ai réussi à taper subrepticement sur ESC). D’un regard lent et torve, je vérifie que le danger s’éloigne.
Je reprends mes activités de sape : je dispense des rumeurs, donne des ordres, bave sur ceux qui ne font pas partie de mon gang aréopage, savonne les individus potentiellement dangereux pour mes intérêts (les mêmes). Je mens effrontément.
Aux pauses, au goûter, aux after-work, je retrouve mes potes. J’aime qu’ils m’aiment, avec mes jeux de mots faciles, misogynes, discriminatoires. Je suis le roi de la cour de récré. Je suis le roi de cette colonie de vacances où le travail est un jeu dans lequel on est, de toutes façons, payé. Toute personne pensant le contraire n’est qu’un sale con frustré jaloux de ma créativité et de mon indépendance d’esprit.
L’enfant pénible en entreprise : c’est pour longtemps…
Dans cette (basse) cour, je joue au chef, à l’adulte responsable et bon enfant : je distribue des bonbecs avec d’autant plus de cœur qu’ils ne m’appartiennent pas : primes, flatteries, privilèges, promesses…
Fin de cette belle journée. Je dissimule des faits et des informations utiles car j’ai envie qu’on se souvienne de moi comme d’un génie in-dis-pen-sable. Comme à l’accoutumée, je me suis plaint sans raison pour attirer l’attention de mes parents et consolider mon pouvoir sur eux. Je suis décidément un enfant terrible mais j’ignore que je n’ai pas le talent de Cocteau.
Répétitions quotidiennes… et répétition infinie car ce comportement d’enfant est éternel et confine à l’absurde, comme l’évoque cette chanson de Joe Dassin, Les Dalton (1967) :
Les années passèrent
Ils s’étaient débrouillés pour attraper la rage
Et ficeler le docteur qui faisait les vaccins
Et puis contaminèrent les gens du voisinage
S’amusant à les mordre, puis accusaient les chiens.
Nous regardant en contre-plongée, ces adultes-enfants « plus bêtes que méchants » se voient en tout-petits et nous entraînent dans leur parc managérial, leur centre de loisirs qui remugle l’immonde, le laid caillé et la couche chargée qu’ils brandissent en trophée. Il serait temps qu’ils passent à un autre stade. Mais une éducation à la propreté de ces garnements n’est-elle pas chie-mère ?
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