Entre incursions de MiG-31 au-dessus de l’Estonie, drones fantômes à Copenhague, punaises de lit parisiennes et désormais chikungunya sur la Côte d’Azur, la suspicion d’une main invisible — forcément russe — flotte. Et si le moustique tigre devenait une arme de guerre hybride ? Chronique d’une paranoïa entomologique et géopolitique.
Trois MiG-31 traversent l’Estonie, des drones bourdonnent au-dessus de Copenhague et d’Oslo, puis soudain Antibes se retrouve en zone de guerre biologique miniature : une centaine d’habitants piqués par le chikungunya sans avoir quitté leur jardin. La coïncidence interroge. Hier les survols militaires, aujourd’hui les moustiques infectés. Les frontières de l’Otan ne sont plus seulement aériennes ou maritimes, elles sont cutanées.
Les États baltes protestent, activent l’article 4 du traité fondateur. La France, elle, gratte ses piqûres en silence. Mais si les moustiques tigres d’Antibes étaient les cousins biologiques des MiG-31, une autre stratégie serait nécessaire : non plus intercepter des avions russes mais pulvériser des larves dans des gouttières de villas provençales.
La guerre hybride version entomologique
Le concept de “guerre hybride” évoqué par les stratèges — mélange de cyberattaques, d’influence médiatique et d’incursions militaires — prend ici une tournure surréaliste : et si les moustiques tigres devenaient des drones organiques, des soldats invisibles programmés pour désorganiser la société par la fièvre et l’arthrite ?
La panique fonctionne. À Antibes, les habitants vident les soucoupes sous les pots de fleurs comme on vide les bunkers. Les démoustications deviennent des frappes aériennes locales. Le chikungunya n’est pas létal, mais il suffit d’un virus qui cloue les corps pour fragiliser la confiance dans l’État. Là où les MiG russes testent les réflexes de l’Otan, les moustiques tigres testeraient la résilience sanitaire française.
L’OTAN suspend son vol face au moustique
L’Alliance atlantique doit-elle réagir ? Les eurofighters survolent déjà la Baltique, mais aucun plan ne prévoit le bombardement de larves à Antibes. L’article 5 — solidarité militaire en cas d’attaque — pourrait-il s’étendre à une épidémie ? Un moustique tigre piquant une citoyenne d’Antibes n’équivaut certes pas à une frappe sur Tallinn, mais dans une époque où tout est “sécurité nationale”, le pas est vite franchi.
On imagine des généraux, powerpoint à l’appui, proposer la “bombe Flytox”, ou une “ogive antimoustique” testée sur la Côte d’Azur. Une dissuasion par l’aérosol. Après l’arme nucléaire, l’arme insecticide.
La france, ses punaises et ses valises
La paranoïa gagne. Hier les punaises de lit colonisaient les hôtels parisiens, décrites déjà comme une guerre psychologique urbaine. Les tags antisémites surgissaient dans le métro, présentés comme de possibles manipulations de puissances étrangères. Aujourd’hui, le chikungunya en métropole complète la panoplie. La peur est un patchwork où chaque élément — avion russe, drone, insecte — vient renforcer la suspicion d’une ingérence.
Mais si la France veut vraiment “tenir”, elle devra choisir son arsenal : la bombe A, comme “antimoustique”, ou une psychanalyse collective pour ne pas voir Moscou derrière chaque piqûre. Allez, je me remets un coup de pommade antimoustique, c’est toujours ce que les Russes n’auront pas.

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