Quand Donald Trump et Elon Musk, ex-copains de la croisade MAGA, se crêpent le chignon sur X et Truth Social, c’est plus qu’une chamaillerie de bac à sable. C’est un clash épique entre deux egos surdimensionnés, où les coups bas fusent plus vite qu’une fusée SpaceX. Retour sur une rupture aussi électrique que la guerre des courants d’Edison et Tesla, avec un zeste de mythologie et une pincée de mesquinerie 2.0.
L’Histoire, cette vieille commère, adore les querelles qui claquent comme des gifles. Marx et Proudhon s’étripant sur le sort du prolétariat, Freud et Jung se chamaillant sur les tréfonds de l’âme, Sartre et Camus se fâchant à mort sur l’engagement et la liberté – l’un jouant les révolutionnaires de salon, l’autre préférant l’humanisme concret. Sans parler de Verlaine et Rimbaud, qui s’aimaient à coups de vers et d’absinthe, ou des fratricides bibliques – Caïn flanquant une raclée fatale à Abel, Jacob chipant l’héritage d’Ésaü – et des duels mythiques comme Romulus zigouillant Rémus pour une histoire de murs mal alignés. Mais en ce glorieux juin 2025, un nouveau feuilleton s’invite dans ce panthéon des ego froissés : l’embrouille entre Donald Trump, président à la mèche indomptable, et Elon Musk, tycoon tech qui tweete plus vite qu’un Roadster Tesla en mode Ludicrous. Une rupture digne d’un soap opera intersidéral, où l’on passe de « meilleurs potes » à « touche pas à mon jouet, t’es plus mon ami » en moins de temps qu’il n’en faut pour crasher un Starship.
Une bromance qui part en fumée (et pas que de fusée)
Il fut un temps béni où Trump et Musk étaient comme cul et chemise – ou plutôt, comme casquette MAGA et Cybertruck rutilant. En 2024, Musk avait sorti le chéquier, balançant entre 250 et 280 millions de billets verts pour catapulter Trump vers un second mandat. En retour, le président lui avait offert un strapontin au Département de l’Efficacité Gouvernementale (DOGE, clin d’œil au mème préféré des crypto-bros). Ensemble, ils juraient de « Make America Efficient Again », un slogan qui fleurait bon le rêve libertarien avec une touche de ketchup. Mais l’amour, même platonique, a ses limites. Le clash a explosé comme une supernova sur une question cruciale : le budget 2025, pompeusement baptisé la « grande et belle loi » par Trump. Pour Musk, c’est une « abomination répugnante », un monstre fiscal qui creuse le déficit et, sacrilège suprême, sabre les subventions aux bagnoles électriques, menaçant directement Tesla et SpaceX. Aïe.
La guerre des courants, reboot 2.0
Ce n’est pas la première fois que deux titans s’écharpent pour une question d’électricité. À la fin du XIXe siècle, Thomas Edison, roi du courant continu (DC), et Nikola Tesla, apôtre du courant alternatif (AC), se livraient une guerre sans merci pour dominer le marché de l’ampoule. Edison, roublard patenté, électrocutait des chiens et des éléphants en public pour faire passer l’AC de Tesla pour un tueur en série énergétique. Tesla, lui, ripostait avec des shows dignes d’un magicien, illuminant la Columbian Exposition de 1893 comme un sapin de Noël. À l’époque, c’était déjà du grand spectacle, mais sans X ou Truth Social pour transformer la foire en cirque planétaire.
En 2025, remplacez les ampoules par des tweets assassins. Trump, digne héritier d’Edison dans l’art du buzz tapageur, dégaine sur Truth Social, menaçant de couper les contrats fédéraux de Tesla et SpaceX et traitant Musk de « fou » qui « ne fait que parler ». Musk, pas du genre à tendre l’autre joue, contre-attaque sur X, appelant à « tuer le budget » et relayant des soutiens républicains comme Rand Paul ou Marjorie Taylor Greene, qui doivent savourer ce pugilat comme un reality show. Cerise sur le gâteau, Musk balance une grenade dégoupillée : une insinuation, sans l’ombre d’une preuve, sur une prétendue implication de Trump dans l’affaire Epstein. C’est bas, c’est sale, c’est du Musk tout craché. Et comme si ça ne suffisait pas, il menace de mettre fin au programme Dragon de SpaceX, essentiel pour la NASA. Traduction : « Si je coule, tout le monde coule. » Shakespeare n’aurait pas fait mieux.
Des egos plus gros qu’une fusée Saturn V
Comme Edison et Tesla, Trump et Musk sont des bêtes de scène aux egos aussi surdimensionnés qu’un Cybertruck en mode Beast. Edison, pragmatique et businessman jusqu’au bout des ongles, défendait son courant continu pour protéger son empire et ses brevets, quitte à jouer les showmen de l’électrocution. Tesla, visionnaire un poil perché, voulait électrifier le monde avec son AC, mais son manque de flair commercial l’a laissé sur la paille. Trump, lui, joue les matadors populistes, brandissant des baisses d’impôts et une rhétorique nationaliste, tandis que Musk, mi-gourou mi-milliardaire, jongle entre ses rêves de Mars et son influence politique grandissante. Les deux duos partagent une même dynamique : des visions incompatibles (DC vs. AC, populisme vs. technocratie) et une incapacité chronique à partager le bac à sable.
Mais là où Edison et Tesla n’étaient pas potes au départ, Trump et Musk ont une histoire d’amour déçu. Après des mois de selfies métaphoriques et de tapes dans le dos, la trahison fait mal. Trump accuse Musk d’ingratitude – après tout, 280 millions, ça paye plus qu’un café. Musk, lui, reproche à Trump de jouer les apprentis sorciers avec un budget qui menace ses bébés, Tesla et SpaceX. C’est Roméo et Juliette version Wall Street, avec moins de poison et plus de mèmes.
Coups bas et cotillons
Edison n’hésitait pas à salir l’AC de Tesla en le faisant passer pour un danger public, allant jusqu’à électrocuter un éléphant (pauvre Topsy) pour marquer les esprits. Trump, dans le même style, brandit la menace de couper les vivres à Musk, espérant le faire plier. Musk, lui, joue la carte Tesla avec brio : il mobilise X comme une arme de destruction massive, ralliant des républicains et balançant des piques aussi acérées qu’un câble haute tension. Son allusion à Epstein ? Un coup digne d’Edison, mais avec un clavier à la place d’une chaise électrique. Résultat : l’action Tesla dégringole de 14,26 % en une journée, les marchés paniquent, et le Parti républicain ressemble à une cour de récré où tout le monde choisit son camp.
Un feuilleton loin d’être fini
À l’époque, Tesla a fini par l’emporter sur Edison grâce à la supériorité de l’AC, qui a électrifié le monde. Mais lui est mort fauché, pendant qu’Edison continuait à briller. En 2025, l’issue du clash Trump-Musk reste floue. Musk, avec sa menace de saborder le programme Dragon, joue les kamikazes, prêt à faire exploser son alliance avec la NASA pour prouver qu’il ne plaisante pas. Trump, fidèle à lui-même, bombe le torse et refuse de plier. Et pendant ce temps, Musk murmure qu’il pourrait lancer son propre parti politique, parce que, visiblement, coloniser Mars ne lui suffit pas.
Ce soap opera, digne des grandes querelles de l’Histoire, n’est pas qu’une bataille de coqs. C’est un miroir de notre époque : un mélange de techno-fantasmes, d’ambitions démesurées et de clivages politiques amplifiés par les réseaux sociaux. Edison et Tesla ont changé le monde avec leurs courants. Trump et Musk, eux, risquent de le faire trembler avec leurs ego. À suivre, popcorn à la main.

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