Victor Hugo, figure emblématique du romantisme français, n’était pas seulement un poète doué d’une plume sublime, mais aussi un ardent défenseur des causes humaines. Tout au long de son œuvre, il a fait preuve d’un engagement sans faille en faveur de la justice, de l’égalité et de la fraternité. C’est cette profonde conviction qui sous-tend ses prises de position les plus célèbres, notamment lors de l’affaire Dreyfus, injustement oubliées au profit, peut-être, du brillant J’accuse, d’Emile Zola.
Dans ses romans, comme Les Misérables ou Quatre-vingt-treize, Hugo explore les méandres de la société, mettant en lumière les injustices sociales, la misère, l’arbitraire du pouvoir et la condition des plus faibles. À travers ses personnages, il dénonce les inégalités, les préjugés et les injustices qui gangrènent la société. En faisant de Jean Valjean, un ex-forçat injustement condamné, le héros de Les Misérables, Hugo montre l’absurdité de la peine de mort et plaide pour la rédemption.
De même, dans Quatre-vingt-treize, il retrace les événements de la Révolution française, soulignant à la fois les espoirs qu’elle a suscités et les excès auxquels elle a pu conduire. Hugo ne se contente pas de décrire les faits historiques, il les analyse en profondeur, cherchant à comprendre les mécanismes qui ont conduit à tant de souffrances.
Dans ses poèmes, notamment dans Les Châtiments, Hugo exprime sa colère face à l’injustice et à la tyrannie. Il dénonce avec virulence le régime de Napoléon III, qu’il accuse de bafouer les libertés et de persécuter ses opposants.
C’est donc tout naturellement que Victor Hugo s’est engagé dans l’affaire Dreyfus. Pour lui, cette affaire était l’illustration parfaite de l’injustice, de l’antisémitisme et de la manipulation des masses. En prenant parti pour Dreyfus, il affirmait ses convictions les plus profondes et montrait une nouvelle fois son attachement aux valeurs républicaines et humanistes.
En somme, l’engagement de Victor Hugo dans l’affaire Dreyfus s’inscrit dans la continuité de toute son œuvre. En défendant Dreyfus, il défendait la justice, la liberté et l’égalité, des valeurs qui ont guidé sa vie et son écriture.
Grâce à notre service de renseignement, nous avons exhumé un poème de Victor Hugo à la gloire du Capitaine Alfred Dreyfus. La postérité retiendra son aspect poignant et tendre.
À Alfred Dreyfus, héros dans l’ombre éclatante
Ô Dreyfus, noble cœur au front de probité,
Ton âme, un roc d’airain, brille en l’éternité.
Quand l’orage injuste, aux éclats de mensonge,
Brisa de ton honneur le doux rêve et le songe,
Tu portas l’infamie avec calme et splendeur,
Refusant à la haine un siège en ta grandeur.
Au bagne, isolé, sous l’horizon d’oubli,
Ton esprit résistait, invaincu, inouï.
Le souffle de l’exil ne put ternir ta flamme,
Ni le joug des bourreaux assombrir cette âme.
D’un serment lumineux, ton cœur s’est fait gardien :
Servir la vérité, quoi qu’il en coûte aux tiens.
Soldat discipliné, savant au pas précis,
Ton regard scrutait l’art du feu, du canon gris.
Mais plus encore, Dreyfus, en l’ombre des batailles,
Ton sang offrit la preuve où l’honneur se travaille :
Dévoué à la France, à l’auguste devoir,
Tu portas l’uniforme avec éclat et foi.
La tempête hurla, mais toi, noble géant,
Tu fus le phare pur d’un espoir flamboyant.
Ni l’injustice amère, au venin des médises,
Ni le poids du cachot, ni les âpres reprises,
Ne courbèrent un front d’airain, droit et sublime,
Refusant le silence, ce complice du crime.
Ô Dreyfus, ta vertu, d’or et d’acier trempé,
Nous enseigne qu’aimer, c’est tenir, sans céder.
Homme et capitaine, frère et martyr solaire,
Tu es la voix qui chante au vent universel.
Et si le siècle éclaire aujourd’hui ta mémoire,
C’est que l’ombre jamais n’étouffa ton histoire.
Note aux lecteurs avertis
Victor Hugo est mort en 1885. L’affaire Dreyfus commencera presque 10 ans plus tard 😉
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