Econømie

Vers une retraite indexée sur votre QI

Par Friedrich Marx

Le 14 avril 2025

Solution aux « problèmes des retraites » : vers une retraite indexée sur le QI (et à la capacité à différencier un quark d’un croque-monsieur)

Devant la faillite annoncée du système, une idée géniale – ou pas – émerge : décaler l’âge de départ à la retraite en fonction du QI. Plus on est malin, plus on part tôt. Les autres, bah… « Quand on mettra les cons sur orbite, t’auras pas fini de tourner », aurait dit Audiard. Et c’est exactement ce qui risque d’arriver, avec des conséquences aussi hilarantes que désastreuses.

Dès l’annonce de la mesure, c’est la panique chez les fans de « Téléshopping ». Gérald, 45 ans, découvre qu’il devra bosser jusqu’à 92 ans. « C’est injuste, je fais des mots fléchés niveau facile ! Et puis, j’ai une collection complète de DVD de Jean-Claude Van Damme, c’est pas rien ! Sans compter que je connais toutes les paroles de la Compagnie Créole. » Sa voisine, Monique, 62 ans, est encore plus désespérée : « Moi qui comptais enfin me mettre au tricot et regarder toutes les rediffusions de « Derrick »… C’est un scandale ! »

Pendant ce temps, un jeune surdoué de 12 ans, prénommé Archimède (oui, ses parents avaient poussé l’humour), part déjà en pré-retraite : « J’ai eu 160 au test de QI, je me retire du game. Je vais enfin pouvoir me consacrer à la physique quantique, à la création d’un algorithme pour prédire les résultats du Loto, et à la conception d’un grille-pain capable de résoudre l’équation de Schrödinger. »

Des syndicats s’inquiètent : « Que va-t-on faire des politiques, ils risquent de bosser à vie ! » Le gouvernement temporise en promettant un « forfait bêtise » pour les plus touchés. Ce forfait inclura des cours de rattrapage en logique (avec des exercices du type « si A est plus grand que B, et B est plus grand que C, alors… »), des abonnements à des revues scientifiques (avec des articles illustrés pour les débutants), et des séances de visionnage intensif de documentaires sur l’histoire de l’humanité (avec des pauses pour expliquer les concepts complexes).

La sélection naturelle par les tests

Les entreprises s’adaptent à cette nouvelle donne. Les salles de pause se transforment en salles de test de QI (avec des énigmes du type « si un train part de Paris à 10h00 à une vitesse de 120 km/h, et un autre train part de Marseille à 11h00 à une vitesse de 150 km/h, à quelle heure se croiseront-ils ? »), les entretiens d’embauche incluent des épreuves de résolution de problèmes complexes (comme construire une fusée avec des cure-dents et des marshmallows), et les promotions sont attribuées en fonction des résultats aux tests (avec un bonus pour ceux qui savent réciter la table de Mendeleïev à l’envers).

Les conséquences, les files d’attente devant les centres de tests de QI s’allongent, les ventes de livres de vulgarisation scientifique explosent, et les cours du soir de logique font salle comble. On voit même des candidats de télé-réalité s’inscrire à des cours de physique quantique, histoire de pouvoir enfin répondre à la question « c’est quoi un atome ? »

Dans « Ant Man », l’équation de Schrödinger est mentionnée en relation avec la mécanique quantique qui permet au personnage de rétrécir.

Pr4vd4 c’est pas pour les neuneus…

Une chose est sûre : si la bêtise payait, beaucoup arrêteraient de cotiser demain. Et si l’intelligence était vraiment récompensée, on verrait peut-être plus de scientifiques à la tête des entreprises, et moins de candidats de télé-réalité au gouvernement. Mais bon, on peut toujours rêver.