Econømie

Métier du futur : chasseur de seniors

Par Friedrich Marx

Le 10 avril 2025

Le métier de « Chasseurs de Seniors » transforme la démographie en un sport de loisirs, de contact et de survie.

En France, l’espérance de vie dépasse allègrement les 85 ans, le gouvernement a enfin trouvé la solution à l’engorgement des caisses de retraite : la chasse aux seniors. Rebaptisé « Chasseurs de Seniors », ce programme entend transformer nos campagnes en terrain de jeu grandeur nature, où chaque déambulateur devient une proie potentielle. Ici, plus question de réguler la population de sangliers, l’objectif est clair : faire de la démographie un sport de contact.

« C’est comme The Walking Dead, mais avec plus de tricot et moins de morsures, même si les dentiers claquent !! », s’amuse le ministre de l’Intérieur, lors du lancement officiel. Dans ce nouvel épisode post-apocalyptique, les chasseurs d’antan deviennent des survivants face à une horde lente mais déterminée de retraités. Les plus aguerris peuvent déjà s’inscrire aux sessions de chasse encadrées par l’État, avec des primes spéciales pour chaque senior capturé dans son habitat naturel : la salle des fêtes ou le boulodrome.

Marc, chasseur depuis quatre décennies, partage son expérience : « Avant, fallait pister, se planquer des heures pour un cerf. Maintenant, un p’tit tour au club du troisième âge et c’est jackpot. Et puis, ils ont toujours des bonbons dans leurs poches, c’est le petit plus apéro. » Ce mordu de la gâchette préfère traquer les seniors munis d’outils personnalisés : déambulateurs fluorescents ou fauteuils roulants turbo. « Plus ça brille, plus c’est drôle », ajoute-t-il, une lueur malicieuse dans l’œil.

Afin d’éviter les controverses internationales (et quelques fâcheux incidents diplomatiques), l’État a mis en place des « zones de protection ». Inspirées des Safe Zones de The Walking Dead, ces enclaves permettent aux seniors de se réfugier à l’abri des chasseurs trop zélés. « On a même installé des distributeurs automatiques de médicaments pour les attirer. Rien de tel qu’un antihypertenseur gratos pour ferrer un boomer », dévoile un préfet enthousiaste.

Les industriels flairent déjà le bon filon. Les fabricants de déambulateurs proposent des modèles camouflage pour les plus prudents, tandis que certaines maisons de retraite se reconvertissent en bunkers anti-chasseurs avec formation à la survie en milieu hostile. Des stages « survie et macramé » rencontrent un franc succès auprès des pensionnaires les plus aventureux.

Mais le gouvernement ne compte pas s’arrêter là. Un mode « Battle Royale » est actuellement à l’étude. Le concept ? Lâcher en pleine forêt une centaine de seniors équipés de déambulateurs piégés et laisser les chasseurs se disputer le butin. Les plus vaillants repartiront avec des bons d’achat en pharmacie et des ristournes sur la taxe foncière.

« Une retraite, une cartouche », tel est le nouveau slogan gouvernemental. Et, comme le résume Marc en enfilant sa veste kaki : « Un bon senior, c’est un senior en moins. » Reste à savoir si la génération Z sera prête à assumer ce nouvel héritage cynégétique ou si, dans un plot twist digne des meilleures séries, les seniors contre-attaqueront avec leurs propres armes : patience, souvenirs de guerre, et une détermination à toute épreuve. »