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Poils ou pas poils ? Épilation, dictature douce ou révolte velue ?

Été, poils, pouvoir : faut-il s’épiler ou rester sauvage ? Un article satirique pour trancher entre laser, rasoir et rébellion capillaire.

Été, poils, pouvoir : faut-il s’épiler ou rester sauvage ? Un article satirique pour trancher entre laser, rasoir et rébellion capillaire.

Sous les jupes estivales, la guerre est déclarée : faut-il s’épiler pour mieux bronzer, ou brandir fièrement sa toison comme un étendard politique ? Entre Wonder Woman glabre et Chubaka assumée, enquête sur l’obsession pileuse de nos sociétés lisses.

Il fut un temps où l’on n’observait pas les aisselles d’une femme pour deviner si elle était de gauche ou de droite. Aujourd’hui, l’épilation est un marqueur identitaire plus fiable qu’un bulletin de vote : glabre et lisse comme une statue grecque ? Probablement alignée avec les injonctions d’Instagram. Velue et assumée ? Sans doute fan de Virginie Despentes, de Pomme, et d’une certaine idée de la liberté.

Mais ne nous y trompons pas : ce n’est pas qu’un poil. C’est une déclaration. Une déclaration d’indépendance, ou une déclaration d’alignement. Car en 2025, plus que jamais, le poil est ce petit détail organique qui dit tout de nos contradictions culturelles.

L’épilation, art millénaire de nier son humanité

Commençons par rendre hommage à nos amies les déesses. Aphrodite, Athéna, Diane : toutes parfaitement épilées. De la cheville au mont de Vénus, c’est marbre lisse et perfection classique. Les statues antiques n’avaient pas de poils, et pour cause : c’est laid, c’est sale, c’est vulgaire. Voilà ce qu’on s’est dit pendant des siècles.

Mais une question demeure : si les Grecques étaient si lisses, pourquoi la génétique méditerranéenne continue-t-elle à offrir généreusement sourcils touffus et buissons fournis ? Mystère. Disons simplement que les gènes sont plus fidèles à la nature que les modes.

Et Rousseau, notre cher Jean-Jacques (pas Sandrine, hein !), qui nous glisse au creux de l’oreille : « Jamais la nature ne nous trompe, c’est toujours nous qui nous trompons. » Alors pourquoi donc cette frénésie à traquer chaque follicule avec plus d’ardeur qu’un agent du fisc à la recherche d’un compte offshore ? Peut-être parce que la nature, quand elle sort de nos slips de bain, devient subversive.

Poil incarné, poil engagé

Revenons à notre époque : celle des influenceuses « body positive » qui s’épilent à la cire bio tout en prônant la réappropriation du corps, celle des pubs G*** [Pr4vd4 n’est pas là pour le la promo ricaine] pleurant la fin du patriarcat tout en vendant des rasoirs rose bonbon à 9,99€.

L’épilation est désormais une opération de communication. Elle dit : « Je prends soin de moi. » Elle dit aussi : « Je suis civilisée. » Et parfois même : « Je ne veux pas ressembler à mon oncle Roger. » Car l’un des grands arguments pro-épilation reste le spectre de Chubaka. Redouté. Mal compris. Peluche mal dégrossie dans un monde de filtres, Chubaka hante les songes des esthéticiennes.

Mais l’anti-épilation n’est pas en reste. Elle déclare : « J’ai une chair de poule épaisse et fière. » Elle jubile : « Ça me donne le sens et la force du vent. » Elle revendique la broussaille comme territoire sacré, et les jambes piquantes comme arme dissuasive contre les lourdauds. Elle se lave, se coiffe, mais refuse de tondre. Elle dit non à la société de contrôle, par le maquis.

Les dessous de l’été : entre sueur et politique

Bien sûr, il y a l’été. Et avec lui, le sable, la chaleur, la sueur sous les aisselles. Là, les équipes pro-épilation sortent l’artillerie lourde : « Ça tient chaud ! », « Ça gratte ! », « J’ai envie de sentir la brise sans frottement parasite. »

Le camp d’en face répond par la poésie : « Le poil est un tamis de lumière, une forêt qui filtre les rayons. » Certains affirment que ça empêche de bronzer. D’autres rétorquent que c’est un filtre UV naturel.

L’opposition est totale. Presque théologique.

Et pendant que les débats font rage sur X et dans les cabines d’essayage, les grands absents de cette guerre capillaire — les hommes — continuent à se balader en short avec le mollet velu, le torse félin, sans que personne n’y trouve à redire. Sauf peut-être leur copine qui leur a réservé une séance laser surprise.

Un poil c’est tout

Alors, faut-il s’épiler ?

Nous laisserons à chacun le soin de répondre en conscience, rasoir à la main ou toison au vent. L’essentiel, c’est de ne pas croire qu’on le fait “juste pour soi”. On le fait aussi pour les autres, pour l’image, pour la norme, pour se conformer ou s’opposer. Le poil est politique, esthétique, économique, symbolique.

Et si vous en doutez encore, essayez donc de vous pointer à un entretien d’embauche en short avec les mollets poilus… vous verrez bien si le recruteur cite Rousseau ou préfère vous raser au premier regard.

Poils au menton ou peau de pêche ? À vous de trancher. Mais surtout, gardez une chose en tête : sous chaque poil retiré, il y a une idéologie qui repousse.

***

(c) Ill. têtière : Cliff Booth

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