Ils sont venus un matin de février, discrètement. Nous savions bien qu’un jour nous ferions l’objet de mesures radicales d’extinction.
Nous étions plusieurs milliers, dans une grande haie, entre champ et route, au nord de Song Mi*.
Ils ont débarqué avec leurs machines et ont besogné rapidement. Mais nous n’avons pas bougé car là sont nos racines.
Certains d’entre nous ont cherché à filer. Ils ont été coupés dans leur élan sans état d’âme, par dizaine, et parfois un par un, à la machette.
Hécatombe en plein air
Les plus âgés, les plus grands, les plus fiers, les plus respectés, n’ont pu s’opposer non plus.
Nos plus petits, cachés jusqu’au bout, poursuivis sans relâche jusqu’au rejeton de l’année, ont livré leur dernier souffle sous cette arme léthale.
Puis ils ont labouré nos terres, à recherche de survivants.
Et ils sont repartis comme ils étaient venus.
Trois mois plus tard, une escouade spéciale est venue « finir le job », revérifiant qu’aucun d’entre nous n’avait survécu. Je suis le seul et désormais je voyage par la pensée.
***
*Par respect envers les victimes, nous avons changé le nom de ce lieu.
(c) Ill. Pr4vd4 4rkiv. Tous droits réservés.

Restes des victimes de l’extinction totale (vue déconseillée aux enfants et personnes sensibles)

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