La France cherche ses bitcoins comme on cherche ses clés : dans une décharge. À défaut de réformes financières et budgétaires audacieuses, voici venir l’ère des fouilles archéo-financières.
La scène : quelque part dans les sous-sols feutrés de Bercy, Didier Ladébrouille regarde fixement un graphique en chute libre. « Le trou budgétaire, c’est pas une ligne rouge, c’est un canyon ! », lance-t-il à son équipe. C’est alors qu’un conseiller stagiaire, entre deux gorgées de café tiède, ose une suggestion : « Et si on récupérait des bitcoins dans les décharges ? »
Idée Saugrenue ? Pas si sûr. Inspiré par l’histoire rocambolesque de James Howells, ce Gallois qui cherche depuis dix ans un disque dur égaré contenant 8 000 bitcoins (soit la moitié du PIB d’une petite nation), nos stratèges en fiscalité se prennent à rêver. Un rapide calcul les fait saliver : « Avec 23 000 euros le bitcoin, un petit tour dans une décharge pourrait financer la hausse du SMIC et deux ou trois ronds-points ! »
Fouiller les décharges : une mission de service public
Ceci n’est pas un placement produit.
Le plan est lancé : une mission spéciale baptisée Opération Satoshi 2025 voit le jour. Son objectif ? Fouiller toutes les décharges de l’Hexagone à la recherche de disques durs oubliés. Les Français sont invités à déclarer leurs vieux appareils. « Une boîte de recyclage avec une étiquette intérêt général », promet le ministre.
Les communes s’organisent. À Neuilly-sur-Marne, une tractopelle a déjà éventré une montagne d’ordures datant de 2009. À Lyon, les bennes à ordures sont passées au scanner thermique pour repérer d’éventuels stocks numériques. « C’est comme chercher un trésor dans un tas de fumier », commente un éboueur philosophe.
Bercy s’emmêle les pinceaux
Mais voilà, la France étant la France, les premières complications arrivent. La CGT Poubelle réclame une prime « crypto » pour fouiller les décharges, tandis que le Conseil d’État s’interroge : les bitcoins trouvés seront-ils soumis à l’ISF numérique ? Dans un élan d’imagination, des start-ups se greffent au projet, promettant des robots capables de flairer les disques durs égarés. Résultat : des budgets pharaoniques engloutis dans des prototypes inutilisables.
Dérive européenne et conclusion à la française
Bruxelles, flairant le filon, en rajoute une couche. Une directive impose un « partage équitable » des bitcoins récupérés entre les 27 États membres. « On va financer le déficit grec avec NOS bitcoins ! », s’indigne un député à l’Assemblée, avant d’être rappelé à l’ordre par un collègue qui lui glisse : « C’est toujours mieux que de taxer les trottinettes. »
Finalement, après des mois de fouilles, les résultats tombent : sur les 5 millions d’euros investis dans l’opération, seuls trois disques durs ont été retrouvés. Problème : l’un contenait des photos de vacances à La Grande-Motte, l’autre une collection d’épisodes de Plus belle la vie, et le troisième… était vide.
Face à l’échec, Mr Ladébrouille se veut rassurant : « C’est une victoire symbolique. Nous avons prouvé que l’économie circulaire a un avenir ! » Pendant ce temps, dans une décharge galloise, James Howells, lui, continue de creuser.
Moralité : au lieu de chercher des bitcoins dans les poubelles, peut-être devrait-il commencer par ne pas jeter l’argent public par les fenêtres.

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