Econømie

Pasiphaé, Dédale et la communication (« c’est la merde, coco ! »)

Verbatim d’un annonceur : « quand j’organise une compétition d’agences, je prends systématiquement la moins chère et j’essaie de faire par moi-même le plus grand nombre de choses : location de bases de journalistes, community management… » Cet aveu, connu des communicants cache des impacts plus profonds. Ainsi, acheter le moins cher (même si plus cher n’est pas synonyme de qualité) est forcément s’exposer à une prestation plus squelettique, moins en affinité avec le ciblage. Acheter moins cher c’est contribuer à des conditions de travail toujours plus dures en agence : plus de pression sur les marges, accélération du turn-over de compétences (les consultants, donc) et des budgets, qui, parallèlement, voient leur montant décroître.

Quid côté agence ? En réaction, les agences ne se font plus payer les recommandations stratégiques lors des compétitions, baissent leurs prix sur certains clients, pensant se rattraper sur d’autres (merci à eux), diminuent la rémunération (fixe et / ou primes) des consultants… amenant ce petit monde à pratiquer le quick and dirty, véritable  politique de la terre brûlée… Les têtes de réseaux d’agences internationales continuent à « faire comme avant », comme si rien n’avait changé, en exigeant des progressions de CA à deux chiffres, en s’enquérant directement auprès des clients de la qualité de la relation avec les consultants, organisant une chasse au gaspi et un contrôle qualité stricts (et abusif selon les évalués).

Et de l’autre côté de l’écran ou du mail ?

Verbatim d’un journaliste : « je reçois des tombereaux toujours plus chargés de communications non ciblées, parfois des catalogues confondant commercial et communication. Je suis invité à tellement de conférences de presse le matin et à midi que je pourrais ne plus jamais aller faire mes courses alimentaires ! J’ai dépassé le stade de (l’inf)obésité ». Et de critiquer les pratiques des agences (qui ne sont que les outils des annonceurs et notre ami journaliste n’en a cure)… tout en reconnaissant qu’elles lui proposent des infos mieux ficelées que les marques travaillant en direct avec lui.

Agences, annonceurs, marques, médias, journalistes… chacun voit le monde avec son tropisme et cherche des expédients, des solutions, à ses désirs et ambitions, telle Pasiphaé.

Pasiphaé, « celle qui brille pour tous »… a fini par être saillie par un taureau, de son plein gré, par plaisir et suite à un stratagème. Avec pour conséquence que son engeance, le Minotaure, sera emmurée par Dédale.

Alors, si la communication « brille pour tous », qui est Dédale (l’ingénieur) ? Qui est le Minotaure (le monstre enfanté) ?

***

Ce papier, qui concerne les mauvaises pratiques des parties prenantes aux stratégies de communication, un de plus certes, aurait-il pu voir le jour dans d’autres médias accueillant les nominations, les prix et les interviews des border-liners ?

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