Pr4vd4 lance son 1er Live Permanent

Le 24 septembre à 19h44, Pr4vd4.net lancera son premier Live Permanent sur Fecebook. Un rendez-vous (ir)régulier, absurde et corrosif, où l’information se dérègle volontairement. Ici, pas de sensationnalisme, mais un laboratoire de simulacres et de déraillements programmés.

Une date, une fracture symbolique

Mercredi 24 septembre, à une heure choisie avec l’obsession ironique de la précision — 19h44 — surgira le premier Live Permanent de Pr4vd4 sur Facebook. La référence implicite à l’horloge atomique et aux calendriers cosmiques n’est pas anodine : ce flux, annoncé comme « permanent », se situe quelque part entre la dissolution des certitudes et le retour cyclique de la comète de Halley plus un delta cosinus.

Ce n’est pas une simple diffusion en direct : c’est une machine à produire de l’attente, un espace où la vacuité devient performative.

Contre la violence spectaculaire

Pr4vd4 prend soin de conjurer ses propres fantômes : plus de trash, plus de mort exhibée comme spectacle, plus de catharsis mal digérée. Le Live Permanent se débarrasse du spectaculaire violent pour exhiber une autre brutalité, plus subtile : celle de la saturation médiatique, de l’ennui scénarisé, du vide transformé en contenu. Ici, l’ennemi n’est pas la morale mais l’habitude. La critique vise le flux ininterrompu d’informations qui s’annulent les unes les autres, jusqu’à devenir bruit blanc.

Une esthétique du glitch

Le Live Permanent promet de dérouter les amateurs de lissage algorithmique. Ce dispositif rigoureux et daté au carbone 14 (ou à la poussière de Tchernobyl 86), se construit autour de ses propres failles : bugs calculés, horoscopes aberrants, nouvelles contradictoires, présentateur anachronique (Leonid pour les fans). On n’y trouvera pas la rassurante cohérence d’un journal télévisé, mais une dramaturgie de la dissonance. L’information n’y est plus vecteur de sens, elle devient matière brute pour une performance absurde et corrosive.

La démonstration d’un rien

« Le spectacle est dans le spectacle. Et il cache qu’il n’y a rien. » La formule résume l’ambition de notre Live Permanent. Comme un miroir qui réfléchit son propre reflet, la diffusion fait émerger l’évidence du vide au cœur de nos systèmes narratifs. Derrière l’humour, l’absurde, les références pop et la provocation, il s’agit d’un démontage méthodique de l’économie attentionnelle. Une satire qui met en abîme notre rapport aux flux continus, entre fascination et lassitude.

Pr4vd4, virus médiatique

Derrière ce live, il y a Pr4vd4 : objet artistique, anomalie narrative, plateforme mutante qui fait du bug une méthode. Ni média traditionnel, ni influenceur 2.0, ni start-up éditoriale, leader de rien et l’air de rien, Pr4vd4 est une zone de turbulence informationnelle. Il revendique son inutilité comme forme ultime de nécessité. Ses détournements graphiques, ses aphorismes toxiques composent un paysage où la vérité n’est pas révélée mais fabriquée. Avec ce Live Permanent, Pr4vd4 pousse plus loin son entreprise de sabotage narratif : infecter la forme télévisuelle elle-même, détourner le direct en démonstration d’incohérence.

Nota : le lancement du Live Permanent avait été annoncé, en mode VIP, dans un article d’août, Pr4vd4.net annonce un live énigmatique… après une tragédie médiatisée.