Econømie

Les agriculteurs, ces mendiants de luxe taxables à merci

Les agriculteurs travaillent beaucoup mais gagnent peu, face à des règles compliquées et la concurrence étrangère. Ils nourrissent le monde et vivent mal de leur travail

Les agriculteurs travaillent beaucoup mais gagnent peu, face à des règles compliquées et la concurrence étrangère. Ils nourrissent le monde et vivent mal de leur travail

Ils sont debout avant les coqs, travaillent plus d’heures qu’un cadre sup sous cocaïne, et pourtant, ils gagnent moins qu’un stagiaire en start-up. Bienvenue dans la grande loterie agricole, où le seul jackpot, c’est une montagne de dettes et des normes administratives à n’en plus finir. Parce que, oui, en France, on adore nos paysans… surtout quand ils ne demandent rien.

Un producteur de richesses… appauvri

Il faut dire que l’agriculteur est un spécimen rare : il nourrit la population tout en étant incapable de se nourrir lui-même décemment. Un paradoxe digne d’un film d’auteur primé à Cannes. D’un côté, on le supplie de produire plus pour répondre aux besoins d’une population croissante. De l’autre, on lui impose des règles absurdes qui le poussent droit vers la faillite. Trop de nitrates, trop de CO2, trop de boue sur la route… Il faut croire que la nature, c’est bien, mais seulement dans les brochures touristiques.

Des normes plus nombreuses qu’un troupeau de moutons

Prenons un exemple simple. Un agriculteur veut installer une nouvelle grange pour stocker son foin. Mauvaise pioche ! Avant même de poser la première poutre, il doit remplir un dossier administratif plus épais qu’un bottin téléphonique. Et attention, il y a des cases à cocher : la grange ne doit pas déranger les hérissons, ne pas dépasser 2,5 centimètres de plus que la hauteur autorisée et ne pas projeter son ombre sur le terrain du voisin, au risque de provoquer une catastrophe écologique de grande ampleur. Pendant ce temps, en ville, des centres commerciaux sortent de terre plus vite qu’un champignon après la pluie.

Produire local… mais pas trop quand même

Le bon sens voudrait qu’on favorise les circuits courts, mais le bon sens, c’est surfait. Un agriculteur français qui vend son lait à 0,30€ le litre se fait expliquer par des experts en costard qu’il est « non compétitif ». Résultat : on importe du beurre néo-zélandais et du poulet chloré américain pendant que nos éleveurs crèvent à petit feu. Les mêmes politiques qui prônent le « Made in France » se pâment devant des accords de libre-échange qui transforment l’agriculture nationale en champ de ruines.

Travailler plus pour gagner… moins

Le comble ? L’agriculteur, ce grand privilégié, n’a même pas droit à une retraite décente. Après quarante ans de labeur, il touche à peine de quoi payer son carburant. Pendant ce temps, d’anciens ministres se recyclent en consultants et encaissent des retraites à cinq chiffres pour avoir pondu les normes qui étranglent le secteur. Comme quoi, en France, mieux vaut produire des lois que des légumes.

Des réformes, ou un musée du paysan disparu ?

Si rien ne change, le paysan français ne sera bientôt plus qu’une figure folklorique, comme le maréchal-ferrant ou le rémouleur. On dressera des statues en son honneur pendant que les derniers champs seront remplacés par des entrepôts logistiques d’Amazon. Mais rassurez-vous, on continuera d’importer de la nourriture… jusqu’au jour où il faudra choisir entre payer 15 euros une tomate espagnole ou brouter directement l’herbe du jardin.

En attendant, nos agriculteurs survivent, coincés entre une administration kafkaïenne et un marché globalisé qui les méprise. Mais qu’ils se rassurent : quand ils auront tous disparu, on leur érigera un mémorial. Avec une belle plaque en marbre, financée par Bruxelles… et gravée en anglais.

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