Pølitique

Le brame du cerf et la politique

Septembre, octobre : période du brâme du cerf. Et si la communication politique s'inspirait de la parade du roi de la forêt ?

Septembre, octobre : période du brâme du cerf. Et si la communication politique s’inspirait de la parade du roi de la forêt ?

Septembre, octobre, nous sommes en pleine période du brâme du cerf. Et si la communication politique s’inspirait de la parade du roi de la forêt ?

Posons tout d’abord les termes de cette analogie : le cerf sera la personnalité politique, la biche, le citoyen. Alors, première question…

Pourquoi le cerf brâme-t-il ?

« Pour attirer les femelles, pardi ! » est-on tenté de répondre, à la lumière du comportement des autres espèces, comme par exemple le roucoulement du pigeon ou le miaulement du chat. Que nenni ! Vos sens vous abusent, votre déduction à partir des autres espèces vous induit en erreur. Vos croyances obèrent vos connaissances comme l’écrit G. Bronner dans La démocratie des crédules !

Car le cerf brâme pour effrayer ses adversaires dans la lutte pour la mainmise sur la harde, face à des rivaux souvent plus jeunes.

La personnalité politique procède de la même façon par ses investissements, ses prises de parole et ses haussements de voix, destinés à borner le terrain, affirmer sa puissance, marquer son territoire.

Marquer son territoire, ça sert !

La communication permet à la marque de créer ou d’affirmer son territoire et ses différences face aux citoyens et aux politiques concurrents.

Le cerf, lui, ne s’impose que face à ses concurrents. Il revêt des peintures de guerre en se roulant dans sa souille, en s’aspergeant d’urine et même de sperme. Unique, « positionnant » et différenciant, vous en conviendrez !

Le cerf laisse de plus des traces sur les arbres, tout comme les politiques dans les médias. Plus précisément,  pour s’affirmer, la bête salit, à l’image du Malpropre dont parle Michel Serres dans Le Mal propre, polluer pour s’approprier : l’oiseau « pollue » l’espace par son chant qui lui permet de prendre possession du bien commun qui ainsi, devient le sien (une marque de yaourt dans lequel un ado crache utilise sans le savoir le même concept).

Brâmer pour provoquer un comportement

Tout comme le brâme du cerf provoquerait l’ovulation chez la biche (les scientifiques continuent à s’interroger), lorsque la marque communique, elle cherche à modifier les attitudes, les comportements, à provoquer l’achat. Biche et cerf, citoyen et politique évoluent donc dans une relation récursive chère à Edgar Morin dans Science avec conscience : le brame influe sur l’ovulation qui impacte le brâme rutilant du cerf… et génère une rétroaction sans fin, comme la communication influe sur la consommation, impactant à son tour la communication.

Combattre pour désigner un vainqueur

Enfin, les cerfs s’affrontent dans un duel rapide. L’objectif de ce clash n’est pas de tuer l’adversaire, mais de désigner un vainqueur entre mâles, contrairement à la politique où les biches-citoyennes arbitrent entre les propositions des cerfs-personnalités politiques qui leur sont faites. Ce petit bémol après ces parallèles entre le cerf et les personnalités politiques, les biches et les citoyens nous permettent de terminer ces propos de bestiaire…

(c) Ill. DALL·E 2024-12-16 16.40.27 – A majestic stag standing in a misty forest, braying loudly. The stag has large, impressive antlers, and its posture exudes strength and dominance.

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