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L’atelier des dames, un espace d’émancipation

L'atelier des dames, lieu d'émancipation artistique fondé par Henner et Carolus-Duran, a formé des femmes exclues des Beaux-Arts

L’atelier des dames, lieu d’émancipation artistique fondé par Henner et Carolus-Duran, a formé des femmes exclues des Beaux-Arts

Henner a de nombreux et nombreuses élèves et organise avec Carolus-Duran, de 1874 à 1889, « l’atelier des dames » destiné aux femmes qui n’avaient pas le droit de suivre l’enseignement de l’École des beaux-arts, entre autres à cause de la nudité des modèles masculins. Parmi elles :

  • Louise Abbéma (1853-1927), ci-contre
  • Léonie de Bazelaire (1857-1926)
  • Caroline Cingria-Stryienski (1846-1913)
  • Germaine Dawis (1857-1927)
  • Marie Garay (1861-1953)
  • Joséphine Houssaye
  • Laura Leroux (1872-1936)
  • Susanne von Nathusius (1850-1929)
  • Marie-Louise Petiet (1854-1893)
  • Virginie Porgès (1864-?)
  • Ottilie Roederstein (1859-1937), cf. têtière
  • Juana Romani (1869-1924)
  • Octavie Paul (1855-1944), AKA Octavie Charles Paul Séailles
  • Madeleine Smith (1864-1940)
  • Dorothy Tennant (1855-1926)
  • Fanny Fleury (1846-1923)

En parallèle, même après la fermeture de l’atelier des dames, il continue à recevoir certaines élèves dans son atelier personnel.

1876-1904 : les grandes étapes de l’émancipation artistique des femmes

Au XIXe siècle, l’accès à l’enseignement artistique était principalement réservé aux hommes. Pourtant, certaines femmes audacieuses ont su briser les codes et ouvrir la voie à une nouvelle génération d’artistes. Les dates clés présentées ci-dessous retracent ce combat pour l’égalité des genres dans le monde de l’art.

  • 1876 : L’Académie Julian, créée par Rodolphe Julian en 1866 à Paris, ouvre un cours libre réservé aux femmes. Cette classe est située au-dessus de l’atelier réservé aux hommes.
  • 1880 : L’Académie Julian ouvre un nouvel espace réservé aux femmes au n°51 rue Vivienne. Celui-ci est, par la suite, complété par deux autres lieux dans les 6e et 8e arrondissements (« Atelier des Dames » au 5 rue de Berri).
  • 1881 : Marie Bashkirsteff publie un discours intitulé « Les femmes artistes » dans La Citoyenne, en faveur de l’entrée des femmes à l’École des Beaux-arts à Paris.
  • 1889 : La sculptrice Elisa Bloch prononce un discours lors du Congrès français et international du droit des femmes en mettant l’accent sur la spécificité de la sculpture.
  • 1897 : Les femmes sont autorisées à passer les examens d’entrée à l’École des Beaux-arts et elles peuvent assister aux cours théoriques.
  • 1900 : Les femmes peuvent accéder à deux ateliers (l’un pour la sculpture, l’autre pour la peinture), qui leur sont spécialement destinés, à l’École Nationale des Beaux-Arts.
  • 1903 : Les femmes sont autorisées à se présenter au concours du Prix de Rome. Lucienne Heuvelmans devient la première femme lauréate du prix de Rome en sculpture en 1911 ; Odette Pauvert sera la première dans la section peinture en 1925.
  • 1904 : Isadora Duncan ouvre une école de danse pour les femmes à Grunwald en Allemagne.

Lire nos articles liés à Jean-Jacques Henner

(c) Ill. têtière : Ottilie Roedererstein, Madeleine Smith au chevalet (peignant Jeanne d’Arc), vers 1890, huile sur toile. Nogent-sur-Marne, Fondation des Artistes, legs Smith-Champion, 1944

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