Maître des silhouettes féminines et chantre d’un romantisme pictural rare, Jean-Pierre Cassigneul a traversé les époques avec une œuvre inclassable, reflet de sa singularité et de son attachement à une esthétique mêlant modernité et tradition.
Né le 13 juillet 1935 à Paris, Jean-Pierre Cassigneul grandit dans une famille imprégnée par le raffinement. Petit-fils et fils des fondateurs de la maison de couture Jean Dessès, il est dès son plus jeune âge immergé dans un univers où la femme et l’élégance occupent une place centrale. Ce contexte familial nourrit une sensibilité artistique qui s’épanouira dans son œuvre future.
Dès l’adolescence, il se forme à l’Académie Charpentier, puis à l’École nationale des Beaux-Arts de Paris, où il affine son regard et sa technique. À seulement 17 ans, il organise sa première exposition à la galerie Lucy, révélant déjà une maîtrise étonnante pour son âge.
Entre modernité et héritage artistique
Le style de Cassigneul se distingue par des influences variées, de Pierre Bonnard à Kees van Dongen, tout en s’émancipant des conventions de son temps. À contre-courant des mouvements contemporains, il développe un langage pictural unique, imprégné de postimpressionnisme et d’expressionnisme. Ses œuvres mettent en scène des figures féminines élégantes, rêveuses, souvent coiffées de chapeaux, incarnations d’un idéal romantique et intemporel.
Son travail évoque une bourgeoisie idéalisée, où la poésie du quotidien se déploie dans des palettes de couleurs contrastées et des cadrages intimistes. En parallèle, Cassigneul explore d’autres supports, tels que la lithographie, la tapisserie et même les décors de théâtre, comme pour La Fille mal gardée au Bolchoï.


Une reconnaissance internationale
La carrière de Cassigneul prend un tournant décisif grâce à ses collaborations avec des figures influentes telles que Kiyoshi Tamenaga et Simone Karoff. Son succès dépasse rapidement les frontières françaises : ses œuvres rencontrent un écho exceptionnel au Japon, où elles sont exposées en permanence au Musée Izu Lake Ippeki. Les États-Unis, de New York à Beverly Hills, lui réservent également un accueil enthousiaste.
En 1987, la Mairie de Paris célèbre son talent en lui consacrant une grande exposition au Trianon de Bagatelle. Ses créations rejoignent des collections prestigieuses à travers le monde, du Brésil à la Suisse, en passant par la France et les États-Unis (mais aussi la Belgique, où nous l’avons découvert).


Un artiste en quête d’intemporalité
À plus de 80 ans, Jean-Pierre Cassigneul continue de peindre avec une ferveur intacte. Fidèle à sa vision, il affirme que l’art ne peut naître que d’une nécessité intérieure, comme une évidence. Son œuvre, à la fois accessible et subtile, interpelle par sa capacité à transcender le temps et les modes.
En s’inscrivant dans une tradition tout en la réinventant, Jean-Pierre Cassigneul offre un regard singulier sur le monde, où élégance et mélancolie se mêlent pour capturer l’essence de l’humanité. Comme Jean-Jacques Henner, sa sensibilité nous a particulièrement touché.
Les 4 œuvres de Jean-Pierre Cassigneul repérées à la BRAFA 2025
- Jean-Pierre Cassigneul, Devant la mer. Galerie Ary Jan
- Jean-Pierre Cassigneul, Le collier de perles. Galerie Ary Jan (Ill. en têtière. Détails)
- Jean-Pierre Cassigneul, La tarte aux fraises. 2017. Stern Pissarro gallery
- Jean-Pierre Cassigneul, Sur la terrasse. 1981. Stern Pissarro gallery

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