L’affaire a de quoi laisser pantois même les plus fins stratèges du marketing international. La prestigieuse concession Mercedes de Tourcoing, déjà rendue célèbre par un sketch de Dany Boon, vient de réaliser un coup de maître qui aurait laissé Sun Tzu en PLS.
Le concept ? Vendre son « M » à la marque de remorques Erdé*, histoire d’aider cette dernière à gratter des parts de marché aux États-Unis. L’opération, en apparence aussi farfelue qu’un slogan de campagne de Jean Lassalle, repose pourtant sur une astuce juridique digne d’un génie du barreau sous coke : un amendement oublié de la loi Trump sur la taxation des produits européens.
Une faille légale aussi énorme que le brushing de Donald
Rappel des faits : en 2018, Donald Trump, dans un moment d’illumination patriotique, a décidé de taxer tout ce qui venait du Vieux Continent. Fromages, voitures, sacs à main, rien n’a été épargné… sauf une catégorie très spéciale : les produits affublés d’un « nom de marque merdique ». C’est ainsi qu’un obscur amendement, le « Shitty Brand Clause », s’est retrouvé dans la législation américaine, permettant aux entreprises aux noms douteux d’échapper aux surtaxes.
Résultat : Mercedes, dont le « M » inspire luxe et puissance, coûtait une fortune à importer. Mais Erdé, marque spécialiste de la remorque de camping et des attelages en rupture de stock chez les sexagénaires amateurs de road trips et d’aller retours à la déchetterie, pouvait s’en tirer avec des taxes allégées. Sauf que pour ça, il fallait que le nom soit encore plus inqualifiable qu’un débat sur CNews un vendredi soir.
D’où l’idée de récupérer le M de Mercedes pour rebrander Erdé en… « Merde ».
Quand l’industrie automobile flirte avec la linguistique de comptoir
Après des semaines de négociations intenses entre le service marketing de Mercedes Tourcoing et les pontes du groupe Erdé (les réunions ont apparemment eu lieu entre deux frites-mayo à la baraque du coin), l’accord est enfin scellé. Mercedes cède son M, et Erdé devient « Merde », gagnant du même coup un accès libre aux États-Unis.
L’impact commercial ne se fait pas attendre. Les concessionnaires américains, d’abord sceptiques devant la « Merde Trailer Co. », finissent par y voir une opportunité en or. « It’s absolute shit, but it’s cheap! » se réjouit Bob McDuff, importateur en Alabama.
Quant à Mercedes, débarrassé de son encombrant M, la marque trouve une parade en le remplaçant par un sigle plus sobre : « Ercedes », immédiatement adopté par les bobos parisiens qui y voient une nouvelle hype minimaliste.
Un avenir radieux pour la Merde
Le succès ne tarde pas à suivre. Grâce à son nom imprononçable sans provoquer un fou rire, Merde Trailer Co. devient un mème vivant, boosté par les réseaux sociaux et les influenceurs en quête de contenu absurde. Elon Musk, jamais en reste quand il s’agit de surfer sur un buzz, s’empresse de commander 1 000 remorques pour ses futurs Cybertrucks, histoire de tester la capacité des Américains à tracter « une Merde en plus ».
L’État français, lui, hésite entre la consternation et la fierté. Bruno Le Maire salue depuis la Suisse (ou d’ailleurs…) « une belle réussite du savoir-faire hexagonal », tandis que l’Académie française demande expressément que toute référence à cette « Merde » soit bannie des dictionnaires.
Quant à Mercedes Tourcoing, elle jubile. Après avoir vendu son M à prix d’or, elle envisage déjà la prochaine étape : céder le E à une start-up de vélos électriques et le C à une coopérative de charcutiers alsaciens. Après tout, dans le monde du business, il n’y a pas de petites économies… surtout quand elles sont merdiques !
***
* Ni Mercedes ni Erdé ne font l’objet de placement produit dans cet article. Bon, si vous en avez une (voiture, remorque…) à donner à la rédac’, on change ce disclaimer !
Et Jean Lassalle non plus.

Connectez-vous ou inscrivez-vous pour commenter => Se connecter ou s inscrire sur Pr4vd4
Leave a Reply
Leave a Reply
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.
Commentez cet article de Pr4vd4