Ch4ud l’infø

Tesla, une mythologie en route

Avec son monochrome blanc, Whiteman transcende la peinture en explorant la lumière et la matière, redéfinissant la relation œuvre / espace

Tesla, une mythologie en route, à la manière de Roland Barthes. Spoiler alert : Tesla est une marque d’autotélisme

Tesla, ce nom est un hommage, ce nom est un présage.

Un hommage à l’inventeur Nikola Tesla, chantre de la modernité du courant alternatif, exploité depuis en continu par Elon Musk.

Un présage, ainsi que les latins l’affirmaient : “nomen est omen”. Un présage mêlant convictions, anticipations, luttes pour la victoire sur Edison (mis pour toutes les autres solutions et opposants possibles), et illustration qu’une pensée divergente, disruptive, peut finir par devenir mainstream.

Tesla e(s)t bien là.

Tesla est ici.

Ici, pas de tombeau, mais un berceau sur lequel la fée électricité s’est penchée, générant de l’e-motion*.

Ici, pas de porte-avion gigantesque, mais une navette spéciale* fuselée, une esthétique mise en spectacle, totem du bon goût et de la distinction bobo, média d’une renarcissisation en chemin, d’une sublimation du sublime.

Choisir une Tesla n’est pas l’aboutissement d’un voyage consumériste mais le début d’un saut dans le temps dans une cousine évoluée de la DeLorean, à la différence près que son convecteur spatio-temporel est uniquement réglé sur le futur de son heureux gouverneur.

A son volant, tel un Marty Mc Fly, le propriétaire conquérant prend en main son avenir, jouit de sa direction. Bien se conduire, c’est piloter son destin, sans mobilisation de la cinétique -concept de boomer- vers une vision du monde techno radieuse, électriquement confiante, vers l’infini et au-delà.

Tesla, marque auto-

D’ailleurs, dans cet écrin, le regard devient panoramique, la vision augmentée.

Pas de pollution visuelle, pas de gadget numérique, uniquement de l’essentiel, du design, de l’intelligence artificielle (forcément bonne quoi qu’en pense Dave dans 2001 L’odyssée de l’espace), un espace hygiénique, un air purifié, un cocon accueillant. Un caisson hyperbare rien que pour soi. Le monde du silence.

En somme, de l’apaisement et de la décompression, un kaïros de ressourcement, voire de recharge de ses propres batteries, l’ensemble étant offert avec l’odeur de cuir en plus, seul survivant naturel, unique souvenir terrestre émergeant de ces matériaux complexes et sidérants.

Ainsi, pénétrer dans une Tesla est entrer dans le futur, se glisser dans le siège de la modernité contemporaine pour évoluer parmi les étoiles. Ce phaéton projette et véhicule les fantasmes de néo Prométhée : les acheteurs possèdent le feu sacré de l’innovation et consomment la métonymie d’un Futur déjà disponible, reléguant au sur-place les véhicules thermiques, les renvoyant aux calandres* grecques et à l’ère* polluée d’objets désuets.

Tesla en fait des caisses sous un apparent minimalisme. La marque suinte une batterie de signes, comme pour s’assurer de parvenir à ses objectifs : passer du culte du référent (ce qui a été) au culte de la référence. Tesla est une marque d’autotélisme.

***

* Pas de mauvaise orthographe, mais un jeu de mot

Ce papier est évidemment inspiré par Roland Barthes 🙂

Roland Barthes : les vœux, une liturgie profane, à consulter aussi sur Pr4vd4.net

Nota : le visuel de têtière reprend celui d’un de nos autres articles, sur le monochrome de Whiteman, sciemment. Car sur Pr4vd4 on ne fait pas de pub gratos. Surtout pas pour une boite détenu par un milliardaire amateur d’infox.

La bonne pub sur Pr4vd4.net
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