Avant de cracher sur les puissants, un petit aveu : moi aussi, j’ai confondu le charisme et le leadership. La dernière fois que j’ai eu un semblant d’autorité, c’était au pot de départ de Martine de la compta. J’ai levé mon verre, tout le monde s’est tu — j’ai cru qu’on buvait mes paroles, alors qu’on attendait juste que je me taise pour ouvrir les chips.
Bref. Si moi, humble scribouillard payé en tickets-resto, je peux tomber dans le panneau, imaginez l’ampleur du drame quand ce sont des électeurs, des actionnaires ou des fans de Marvel.
Politiciens : des plumes, pas des neurones
Silvio Berlusconi, le coq qui croyait gouverner le poulailler
Berlusconi, c’est l’histoire d’un type qui a confondu « mettre l’Italie en boîte » avec « passer à la télé 24h/24 ». Crinière de renard, sourire de VRP, il aurait pu vendre des assurances obsèques à des nourrissons. Charismatique ? Assurément. Leader ? Surtout d’une bande de procès.
Jacques Chirac, l’éléphant de la République
… Et collectionneur de pommes. Chirac, c’est ce tonton un peu bourru qu’on aime parce qu’il serre la louche, pas parce qu’il a une vision d’avenir. Ses discours étaient si creux qu’on aurait pu y échoer, comme dans une grotte. Son leadership ? Plutôt une aptitude à laisser les dossiers vieillir, comme un bon fromage.
Emmanuel Macron, la salamandre sous stéroïdes
Macron, lui, c’est la créature politique par excellence : capable d’endosser n’importe quelle couleur, n’importe quelle posture, pour peu que l’éclairage soit flatteur. Un charisme de stand-uppeur, un leadership de DRH en plan social.
Acteurs : quand le générique fait croire au génie
Arnold Schwarzenegger, chef d’État par effet spécial
Le Terminator, c’est le seul gouverneur qui a dû utiliser Google Translate pour comprendre ses propres lois. Avec sa gueule carrée et son accent indestructible, il a prouvé qu’on pouvait passer d’acteur de série B à politicien de série Z sans perdre son fan-club.
Leonardo DiCaprio, le capitaine du Titanic du militantisme
Charisme ? 12 Oscars dans les yeux. Leadership ? Moins sûr. À force de faire des discours contre le réchauffement climatique depuis son jet privé, on a compris que l’engagement restait coincé à la douane.
Tom Cruise, la brebis perdue de la scientologie
Cruise, c’est un peu le hamster de la roue médiatique : plein d’énergie, toujours en mouvement, mais pour aller où ? Avec son sourire calibré pour les publicités de dentifrice et ses courses-poursuites dans tous les continents, on pourrait le croire maître du monde. En vrai, il est juste le meilleur cascadeur de son propre ego.
Entrepreneurs : quand la gueule de boss remplace le cerveau
Elon Musk, l’homme-poulpe du marketing
Musk est la preuve vivante qu’avec assez de followers, on peut confondre « génie » et « chance insolente ». Capable d’envoyer des voitures dans l’espace mais d’oublier de livrer ses modèles sur Terre. Charisme ? Oui. Leadership ? Demandez à ses ingénieurs en burn-out.
Richard Branson, flamant rose du capitalisme
Branson est l’entrepreneur qu’on aimerait avoir pour parrain… sauf quand il s’agit de gérer les comptes. Avec son look de surfeur retraité et ses coups de com’ gonflés à l’hélium, il donne l’impression d’être un leader. En fait, c’est juste un type qui sait s’entourer de vrais chefs pendant qu’il fait du kite-surf.
Le bestiaire du pouvoir : guide pour ne pas confondre un paon et un général
- Le paon : parade, roucoule, fascine… mais se fait manger dès que le renard montre le bout du museau.
- Le lion : pas besoin de plumes, juste une mâchoire et une direction claire : droit sur la proie.
- Le perroquet : récite, imite, brille en société. Idéal pour les conférences TED, moins pour mener une équipe.
- Le labre nettoyeur : tout mignon, s’incruste partout, fait croire qu’il rend service, mais profite sans jamais rien construire. Parfait résumé d’un manager par charisme.
Objets du quotidien : l’arsenal du faux leader
- Le miroir : reflète la lumière, mais incapable d’éclairer qui que ce soit.
- La boule à facettes : attire tous les regards pendant la fête, mais termine dans un carton à la cave le reste du temps.
- La boussole : pas très glamour, mais indispensable pour éviter de tourner en rond. Le vrai leader, c’est elle.
Moi, président (de l’association des illusionnistes)
Si le charisme suffisait à diriger, Brad Pitt serait président de l’ONU et les influenceurs géreraient la Banque mondiale. Mais non. Le vrai leader n’a pas besoin d’éblouir, il doit savoir écouter. Et ça, dans ce journal, c’est comme l’orthographe : on y pense une fois l’article imprimé.
Alors la prochaine fois qu’on vous vendra un chef sous plastique avec un grand sourire et des citations d’Einstein piquées sur Instagram, demandez-vous : « Est-ce que je confonds encore une enseigne lumineuse avec un phare ? »

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