…Quand élire un pape reste plus opaque qu’un 49.3 à minuit.
En France, l’équilibre du gouvernement tient à deux députés et à un miracle permanent ; Donald Trump fait son retour à la Maison-Blanche comme un vieux méchant de saga qu’on pensait éliminé au dernier épisode ; Giorgia Meloni gouverne l’Italie en mode Gomorra, avec un parti nostalgique du brun, pendant que le Vatican — petit État aux grandes ambitions — accumule un déficit annuel digne d’une start-up crypto.
Et pourtant, dans cette tempête géopolitique et morale, une tradition millénaire persiste : celle d’élire le chef spirituel de 1,4 milliard de croyants… sans leur demander leur avis.
« Habemus papam. » Mais pas habemus democratiam.
Vox populi, vox Dei… mais pas trop non plus !
Alors que le monde choisit ses leaders sur Twitter/X, ses marques de céréales sur Instagram, et ses futurs mariages sur des apps de dating, l’Église persiste à désigner le Saint-Père selon une méthode qui date de l’époque où le vin était considéré comme un liquide de survie.
Le fait que le chef spirituel de plus d’un milliard de personnes soit choisi par une poignée de vieillards en toges rouges relève de la préhistoire ecclésiastique.
« Vox populi, vox Dei », disaient les Romains.
« Cuius est Sanctissimus Pater, eius est religio », ajoutons-nous : à Dieu le pouvoir spirituel, mais à nous le choix.
Alors pourquoi ne pas organiser un scrutin mondial ?
Campagnes électorales sur TikTok, débats théologiques sur Netflix, stickers « J’ai voté » distribués dans les paroisses.
Qu’on puisse choisir entre un cardinal brésilien charismatique, une évêque fictive fan de punk britannique, ou même Sœur Maria de la Croix, star des reels et militante pour le droit à la soutane éco-conçue.
Le conclave : escape game céleste ou oligarchie en toge ?
Le conclave, c’est un peu comme la Fashion Week : très fermé, très commenté, et fondamentalement déconnecté du reste de l’humanité. Ou comme le Festival de Cannes version sacristie. Sauf qu’il n’y a ni tapis rouge, ni scandale sexy — juste une cheminée et beaucoup de prières silencieuses. Et une opacité totale.
Imaginez élire le président de la République comme ça : 577 députés enfermés à Versailles, sans wifi, sans Uber Eats, et au bout de trois jours, pouf, on vous balance un nom.
« Salus Sanctissimi Patris suprema lex esto. » Soit.
Mais au moins, un peu de Twitch live, non ?
Ou un petit sondage dans Le Monde des Religions ?
Même l’Académie des César s’est mise au vote en ligne.
État Vatican : petit territoire, gros déficit
Le Vatican, ce n’est pas juste une enclave mystique et dorée. C’est aussi un État qui accumule entre 70 et 90 millions d’euros de déficit chaque année, pour un PIB proche de celui d’un magasin Picard. Et pourtant, on continue d’y choisir son chef suprême sans bilan, sans projet, sans débat budgétaire, ni commission d’enquête.
Même France Télévisions fait plus transparent.
« Quousque tandem abutere, Catilina, patientia nostra ? »
On aimerait juste comprendre pourquoi un homme né à Chicago devient Léon XIV, sans qu’on sache s’il préfère Black Sabbath à Mozart, ni s’il a lu Simone de Beauvoir entre deux psaumes (sweet psaumes).
Un pape pop-culture compatible, SVP !
Nous voulons un pape qui connaît les paroles de Bohemian Rhapsody, qui fait une homélie sur Les Gardiens de la Galaxie, qui cite Bowie entre deux encensoirs, et qui sait que le mot kerygme ne suffira pas à ramener les jeunes.
Et si on passait à un conclave version The Voice ?
Auditions à l’aveugle sur chant grégorien remixé, soutanes relookées par Jean-Paul Gaultier, épreuve de confession improvisée, et jury 100 % œcuménique : Beyoncé, Keanu Reeves, le Dalaï-Lama, et le pape sortant en guest star holographique.
Le monde évolue. L’Église, elle, tourne encore en VHS.
« Sapere aude ! » L’audace n’a jamais tué personne. Sauf peut-être dans Les Actes des Apôtres.
Même Pr4vd4 a fait pire !
Chez Pr4vd4.net, on a déjà proposé :
- Un label “Soutane bio et commerce équitable”
- Une brigade de raclette pour remplacer la BAC
- Une taxe sur les influenceurs tristes
- Un plan d’évacuation post-apocalyptique à base de talkie-walkies, coupe-ongles et brosse à cheveux
- Un bouclier fiscal pour les chats
- Un permis de port d’encens pour les profs de yoga
- Un label “Apocalypse friendly” pour les vélos
Alors exiger un suffragium universalis papalis, ce n’est pas plus absurde que de croire qu’on peut sauver une institution millénaire sans jamais lui offrir un peu de Wi-Fi.
Et ça éviterait qu’un type né à Chicago devienne Léon XIV sans même qu’on lui ait demandé son plat préféré.
« Homo sum, nihil Sanctissimi Patris a me alienum puto. »
Conclave populi : notre projet
- Premier tour mondial numérique (captcha obligatoire, mais il n’empêchera pas l’ingérence russe)
- Second tour à Rome, diffusé sur Arte, KTO, ambiance Eurovision
- Mandat papal de 7 ans (renouvelable une seule fois — on n’est pas outre-Oural)
- Une sororité cardinalice obligatoire de 50 % de femmes
- Signature d’une bulle pontificale avec émojis
- Déclaration de foi en version TikTok : 30 secondes, pas plus
Un credo et une conclusion spirito-populaire
« Concordia parvae res crescunt, discordia maximae dilabuntur. » Car avec un peu d’unité et une bonne campagne électorale, on ira loin. Et peut-être même… ad astra per aspera.
Il est temps — et spirituellement raisonnable — de rappeler que le peuple n’est pas un simple spectateur de la transcendance. Le Vatican ne peut plus être gouverné comme une telenovela sans cliffhanger.
Vale.
***
(c) Ill. têtière : DALL·E 2025-05-09 08.09.59 – A satirical and colorful illustration of a fictional modern papal election held like a global democratic event. The scene includes a voting boot

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