Darmanin, ex-Intérieur, actuel Justice, futur… betteravier ? Entre le retour à Beauvau, la culture de la betterave et l’art de brasser du vent, le Nordiste hésite.
Gérald Darmanin, ministre de la Justice en équilibre sur un fil (et sur plusieurs dossiers), hésite : revenir à l’Intérieur pour hanter le corps de Retailleau, se reconvertir dans la culture de la betterave nordiste, ou inventer les Journées mondiales de l’Hyperactivité politique. Portrait d’un homme qui, depuis 2017, prouve qu’on peut être partout sans être nulle part. Et si son vrai talent était de transformer l’immobilisme en spectacle permanent ?
Je ne suis pas un fantôme, mais j’ai déjà hanté Beauvau
Je pourrais vous parler de la motion de censure du 8 septembre, de ce gouvernement Bayrou qui tangue comme un bateau ivre, ou de mes dossiers judiciaires qui traînent comme une odeur de frites dans le métro. Mais non. Parlons de moi. Parce que, au fond, c’est toujours de moi qu’il s’agit.
Moi, Gérald Darmanin, l’homme qui a réussi l’exploit de passer de l’Intérieur à la Justice sans que personne ne comprenne vraiment pourquoi. Un peu comme si on m’avait confié les clés d’une voiture de luxe… pour que je la gare dans un champ de betteraves.
Bruno Retailleau, ce Vendéen têtu, a occupé mon ancien bureau à l’Intérieur comme on occupe un territoire ennemi. Et maintenant, il part. Alors, pourquoi ne pas revenir ? Après tout, c’est mon fauteuil. Ma place. Mon destin.
Mais attention, je ne suis pas un nostalgique. Je suis un stratège. Un homme qui sait que, parfois, il faut reculer pour mieux sauter. Ou, dans mon cas, reculer pour mieux… rester en place.
La betterave ou la Culture ? La betterave, c’est déjà de la culture
On me parle de la Culture. Mais pas de la Culture, non. De ma culture. Celle de la betterave, du ch’ti, du bon sens populaire. Parce que, au fond, qu’est-ce que la Culture sinon l’art de faire pousser des trucs ? Et moi, je sais faire pousser des trucs. Des polémiques. Des dossiers. Des rumeurs.
Alors, pourquoi ne pas lancer les Journées mondiales de l’Hyperactivité et du brassage de vent ? Un événement où l’on célébrerait l’art de parler beaucoup pour ne rien dire. Un peu comme mes interventions télévisées, en somme.
Si t’vou tch’miner longtemps, fo y aller doux
Cette phrase, c’est ma philosophie. Mon mantra. Mon mode d’emploi. Parce que, dans la politique comme dans la vie, l’important n’est pas d’avancer, mais de donner l’impression qu’on avance.
Alors, je brasse. Je tourne. Je fais semblant. Et ça marche. Depuis 2017, je suis là. Toujours là. Comme un meuble qu’on ne sait pas où placer, mais qu’on ne jette jamais.
2027 : ministre, betteravier ou influenceur ?
Je pourrais rester à la Justice, bien sûr. Faire semblant de croire que Bayrou a encore un plan. Mais à quoi bon ? Les Français ont déjà leur avis : pour eux, je suis soit un foudre de guerre, soit un spécialiste de l’art de ne rien foutre.
Alors, je prépare mes options.
Option 1 : revenir à l’Intérieur, comme un boomerang.
Option 2 : me reconvertir dans la betterave, pour prouver que je suis un homme du peuple.
Option 3 : lancer ma chaîne YouTube « Darmanin cultive ».
Et si je partais… pour mieux rester ?
Mais qu’est-ce que je fais de mon image ? La cultiver, comme une betterave. La brasser, comme du vent. Ou la réinventer, comme un phénix qui renaît de ses cendres (et de ses dossiers).
Une chose est sûre : je ne partirai pas sans un dernier coup d’éclat. Un discours. Un tweet. Une betterave géante plantée devant l’Assemblée nationale, la version agreste et rive gauche de Paul McCarthy.
Si vous ne me voyez plus après le 8 septembre, c’est que je suis soit en train de réoccuper Beauvau, soit en train de planter des betteraves en chantant « Les Corons ». Ou les deux. Parce que, au fond, la politique, c’est comme la betterave : ça pousse tout seul, mais faut savoir quand le ramasser après avoir épandu des néonicotinoïdes.
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(c) ill. têtière : Wolfgang Ehrecke, Pixabay

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