Martine Aubry, ex-ministre et fille de Delors, postulerait pour un poste au gouvernement. Entre 35h, flatteries du golden boy et de sa première dame, et menace d’inclusion forcée, elle joue sa dernière carte : celle de la momie socialiste qui refuse de mourir.
Ainsi, après avoir refusé le poste de Première ministre en 2024 (« par principe », ou par calcul ?), Martine Aubry revient en scène, telle une star de la chanson réalisant son ultime come-back. Entre flatteries à Macron, menace de créer des emplois-seniors et nostalgie des 35h, la maire de Lille nous explique pourquoi elle mérite un fauteuil ministériel. Ou au moins un bureau avec vue sur la dette. Parce qu’à 73 ans, on ne se refait pas.
Je suis une femme de gauche (mais pas trop gauche)
Il fut un temps où j’incarnais l’avenir du Parti socialiste. Puis l’avenir a tourné la page, comme un livre de recettes de carbonade flamande maculé, et je suis restée coincée entre deux chapitres. Aujourd’hui, me voilà de retour, plus déterminée que jamais à prouver que le socialisme, ça se recycle. Comme les bouteilles en plastique, mais avec moins de succès.
Certains diront que je suis une momie politique. Je préfère le terme « patrimoine vivant ». Après tout, qui mieux que moi pour incarner cette gauche qui ne sait plus si elle doit nationaliser les banques ou les courtiser ? Moi, j’ai fait les deux. Enfin, j’ai surtout courtisé.
Je partage des calomnies avec les Macron
Emmanuel et moi, c’est une longue histoire. Une histoire de lignée (je lui rappellerais sa mère), de calomnies partagées, de réformes mal aimées, et de sourires en coin. Lui, le jeune loup de la finance, moi, la fille de Delors, ce grand Européen qui aurait tant aimé voir sa fille à l’Élysée.
Et puis, il y a Brigitte. Une femme de caractère, une première dame qui a su se faire une place. Moi aussi, je sais faire ça. Sauf que je sais me coiffer , c’est du bol. Et puis, dans ce gouvernement, il faut bien quelqu’un pour rappeler que la gauche, ça existe. Même si c’est surtout pour la forme.
Le Parti socialiste ? Un lointain souvenir (mais je garde les contacts)
Mes amis du PS me diront peut-être : « Martine, tu nous lâches ? » Mais je leur répondrai : « Mes chers, je vous quitte pour mieux vous représenter. » Après tout, qui mieux qu’une ministre Aubry pour défendre les valeurs socialistes dans un gouvernement qui n’en a cure ? Je serai votre ambassadrice. Votre alibi. Votre jambon blanc dans le welsh.
Et puis, avouons-le : le PS a besoin de moi. Après avoir refusé le poste de Première ministre en 2024 (« par cohérence », bien sûr), me voilà prête à revenir sur ma décision. Comme disait mon ami Hollande, « il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis ». Et je ne suis pas une imbécile.
Pourquoi pas l’Économie ? Parce que j’ai déjà tout réformé (ou presque)
On me proposera peut-être le ministère de l’Économie. Parfait. Après tout, qui mieux que moi pour parler de travail, de jours fériés et de déficits ? J’ai inventé les 35h. Je pourrais enfin achever mon œuvre : faire travailler les Français encore plus, mais en leur faisant croire que c’est pour leur bien.
Après avoir géré Lille, je sais ce que c’est que de faire des trous dans les budgets. La France a besoin de cette expertise. Surtout à l’heure où l’on parle de supprimer des jours fériés. Je propose d’en supprimer deux, mais d’en créer un nouveau : le « Jour de la Solidarité Seniord ». Ça fait bien, non ? Oui, avec un « D », comme dans Nord. Ou dans Déficit. Ou dans Delors.
Mes atouts : Delors, les 35h et la Fondation Agir contre l’exclusion
Certains se demandent ce que j’apporte de plus qu’un autre. D’abord, il y a mon nom : Delors. Ça claque, ça fait sérieux, ça rappelle une époque où la gauche avait encore des idées.
Ensuite, il y a les 35h. Une réforme que j’ai portée, que certains ont détestée, mais qui a marqué l’histoire. Aujourd’hui, je pourrais la réinventer, la moderniser, la rendre encore plus flexible. Ou pas. Après tout, l’important, c’est d’en parler.
Et puis, il y a ma Fondation Agir contre l’exclusion. Si jamais on me refuse un poste, je pourrais toujours menacer de créer des emplois-seniors. Je ne me laisserai pas exclure. Surtout pas par un gouvernement qui a déjà du mal à se souvenir de ce que veut dire « gauche ».
Mais je me lance. Parce que la politique, c’est comme une bonne recette de carbonade flamande : il faut savoir mélanger les ingrédients, même les plus improbables. Même si, parfois, ça finit en indigestion.
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(c) Ill. têtière : VIVIANE M., Pixabay

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