L’investissement intellectuel comme défense : l’enfant HPI face à l’angoisse

La théorie freudienne postule que le sujet humain est constamment confronté à des conflits entre ses pulsions, ses désirs et les exigences de la réalité. Pour un enfant HPI, dont la conscience de soi et du monde est souvent exacerbée, ces conflits peuvent engendrer une angoisse disproportionnée. La surcompensation devient alors un mécanisme défensif : au lieu d’affronter des angoisses liées à l’interaction sociale, à l’échec ou à la frustration, l’enfant se réfugie dans un monde intellectuel où il se sent en contrôle et compétent.

Winnicott, dans son approche des transitions de l’enfant, évoque le concept d’espace transitionnel, un espace où l’enfant peut s’exprimer librement tout en développant son identité. Or, pour l’enfant HPI, cette recherche d’un espace sécurisant peut être remplacée par un surinvestissement dans les tâches intellectuelles. Ce dernier devient alors une forme de jeu, un espace d’expression où l’enfant évite de confronter les vulnérabilités émotionnelles. L’apprentissage devient une activité réconfortante, mais qui peut également le couper d’autres dimensions essentielles de son développement affectif.

Cette dynamique peut également être observée dans les relations avec les pairs et les adultes. Les interactions sociales peuvent être perçues comme des épreuves à surmonter, où l’enjeu de la performance intellectuelle prend le pas sur le lien affectif. Cette forme de surinvestissement peut conduire à des difficultés relationnelles, car l’enfant se retrouve dans une position de distance émotionnelle. Il s’illustre par sa capacité intellectuelle mais se voit souvent coupé d’une véritable connexion affective.

Il est donc essentiel d’interroger cette défense intellectuelle chez les enfants HPI. Les parents, enseignants et autres figures d’attachement doivent être attentifs à la nécessité de créer un environnement où la vulnérabilité est acceptée et où l’enfant peut explorer ses angoisses sans crainte de jugement. Encourager une approche équilibrée entre l’intellect et l’émotion peut favoriser un développement plus harmonieux.