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ZFE : Zones à Fortes Emmerdes — L’écologie au service de l’immobilité sociale

ZFE : l’écologie version barricades sociales. Interdit de bosser si t’es pauvre et motorisé. L’air s’éclaircit, mais l’avenir s’assombrit. zfe-zones-fortes-emmerdes-ecologie-immobilite-sociale

ZFE : l’écologie version barricades sociales. Interdit de bosser si t’es pauvre et motorisé. L’air s’éclaircit, mais l’avenir s’assombrit.

Par notre envoyé très spécial, bloqué sur le périph’ à cause de sa voiture Crit’Air 3.

À l’heure où le gouvernement fait la chasse aux particules fines, la ministre de l’Écologie semble avoir trouvé la parade ultime pour sauver nos poumons : interdire aux pauvres d’aller bosser. Une méthode radicale qui a le mérite d’être efficace, au moins sur le papier (recyclé).

Plan climat ou plan social déguisé ?

Après le Covid et la réforme des retraites, place à la ZFE : la dernière trouvaille pour empêcher les Français d’aller au travail sans provoquer une grève générale. L’idée est simple, mais d’une élégance rare : si ton véhicule est trop vieux, tu restes chez toi. Pas besoin d’accident de la route pour que ton patron reçoive une « indisponibilité » : l’écologie s’en charge !

Plus besoin de plan social, la ZFE s’occupe de filtrer les salariés directement à la frontière du périphérique. En gros, ton boulot, c’est comme une boîte de nuit parisienne : si t’es mal sapé (Crit’Air 3 ou 4), le physio ne te laisse pas rentrer.

Crit’Air ou Crève-Terre ?

Dans cette grande opération d’épuration atmosphérique, la ministre — qu’on ne citera pas, pour préserver ses trajets en SUV officiel — a su appliquer une logique implacable. Une France propre commence par des trottoirs pleins de chômeurs. Résultat : les ZFE transforment nos villes en parties géantes de « Un, deux, trois, soleil ! » — sauf qu’on arrête les pauvres, et que les riches continuent d’avancer en hybride rechargeable.

La vignette Crit’Air est d’ailleurs devenue un marqueur social plus précis que le code postal. Une petite pastille ronde collée sur ton pare-brise, qui fait désormais la différence entre « citoyen responsable » et « clochard motorisé ».

Les villes respirent, les travailleurs étouffent

À croire que c’est dans un atelier de brainstorming de Shadoks qu’on a pondu cette idée. Une ZFE, c’est simple : moins de bagnoles, plus d’air pur. Sauf que dans la vraie vie, ça donne :

  • Un ouvrier d’Argenteuil qui ne peut plus livrer de chantier.
  • Une infirmière de banlieue qui doit pédaler 35 km pour aller sauver des gens.
  • Un employé de dépôt qui redécouvre les joies du télétravail… même pour vider des camions.

Mais pas d’inquiétude : grâce aux ZFE, tout ce petit monde mourra en bonne santé.

L’écologie punitive, mode d’emploi

L’écologie, c’est comme une bonne vieille baston : il faut savoir qui va prendre le premier coup. Et dans ce cas, la cible est toute désignée : ceux qui n’ont pas les moyens d’acheter une Tesla en leasing ou une Dacia électrique. Les aides gouvernementales, elles, sont à peu près aussi accessibles qu’un pass Navigo valable dans les déserts médicaux.

Quant au marché de l’occasion, il est devenu un joyeux cirque : les garages vendent des voitures autorisées en ZFE au prix d’un appartement T1 en Creuse. Résultat : la nature respire, les ménages suffoquent.

Les élus locaux roulent en marche arrière

À force de tirer sur la corde, certains maires ont commencé à se demander si l’écologie version « portes closes » n’allait pas finir par provoquer une émeute façon 2018. Entre deux dépôts de plainte contre leurs propres radars, ils découvrent que l’équation est simple : ZFE = électeurs coincés à la maison = chômage = manif sous les fenêtres.

Du coup, dans certaines villes, c’est sauve-qui-peut : moratoire à Montpellier, opposition assumée à Limoges, contorsions verbales un peu partout. La palme revient à Lyon, où l’on envisage sérieusement un « assouplissement progressif » : traduction locale de « on a eu peur de finir suspendu par les lacets sur la place Bellecour ».

2025 : l’année où la France devient piétonne

Si la ministre continue sur sa lancée, l’avenir s’annonce radieux :

  • Moins de voitures = moins d’accidents.
  • Moins d’accidents = moins d’hôpitaux surchargés.
  • Moins de déplacements = plus besoin de carburant.
  • Moins de boulot = plus de temps pour admirer la qualité de l’air.

Et pour les nostalgiques de la mobilité, des stages de contemplation urbaine seront bientôt organisés : « Apprenez à aimer votre domicile, vous n’en sortirez plus ».

Un avenir durable, sans avenir social

Au fond, les ZFE, c’est une métaphore brillante de notre époque : plus tu es immobile, plus tu es vertueux. Et si tu ne peux pas changer de voiture, c’est que tu n’avais qu’à être riche avant que la loi passe. Une belle leçon d’anticipation.

Quant à la pollution, elle, n’a qu’à bien se tenir. Le but n’est plus de la réduire, mais de faire comme avec le chômage : déplacer le problème loin des centres-villes, là où personne ne regarde.

Grâce à la ZFE, le vieux slogan républicain prend un sacré coup de jeune :

  • Liberté d’acheter une voiture neuve, si tu es millionnaire.
  • Égalité des chances… tant que tu restes chez toi.
  • Fraternité entre usagers de trottinettes électriques surendettés.

On espère que le prochain plan écologique interdira l’air aux pauvres, histoire de régler la question une bonne fois pour toutes.

En attendant, la rédaction de Pr4vd4.net investit dans des rollers pour assurer ses reportages en banlieue. Crit’Air : mollets validés.

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