Econømie

Berneladette Sousbayrou : la femme qui valait 3200 milliards

Par Friedrich Marx

Le 3 juin 2025

Berneladette Sousbayrou, spectre ironique de la dette publique, incarne l’enfumage national entre culte budgétaire, satire politique et enfouissement

Je m’appelle Berneladette Sousbayrou. Je suis un enfant du déni.

Je trompe (= je berne) le citoyen sur l’ampleur, le poids et les conséquences de la dette sous le gouvernement Bayrou. Je suis une incarnation d’un « mal français ». Et une idole : on sacrifie à mon culte. Voyez le rite de la Loi de finances annuelle et son rodéo, son show débordant et debordien.

Plus encore, je suis faiseuse de rois, de reines… et spectre. Pas celui des Marvel, celui du marvelous Shakespeare dans Hamlet : j’assortis ma quête d’un interdit, ne pas toucher à la reine pour me venger d’elle… (rappelons-nous que certains membres du pouvoir, en plus d’être une élite reptilienne, sont probablement transgenre).

Je suis pleutre, je me cache et demeure partout visible. Mais en même temps (refrain régalien connu), je suis courageuse et opiniâtre : j’agis depuis tant d’années sous la houlette de Pères Supérieurs m’intimant de se tenir silencieuse, « coite il en coûte » (et pas coït qu’il en coûte, voir copyright infra).

Moi, Berneladette Sousbayrou, je touche à l’intime (feat. l’abbé Pierre) et au public (même copyright), je suis sur les lèvres de tous (re-même copyright), qu’ils soient teneurs de ronds-points ou golden boys à la française, bouffeurs de nouilles (rien à voir avec Dorcel) ou amateurs de caviar.

En outre, et pas seulement en août, je suis la sainte de l’esbrouffe, la patronne de l’enfumage et de l’oubli. Un amour de Léthé en somme.

D’ailleurs, comme le reconnaissait Nino Ferrer, « Berneladette elle très chouette, mais beaucoup moins drôle qu’Elisabeth » (c’est dire).

Moi, Berneladette Sousbayrou, je sais dépasser les bornes et affoler les horloges (je suis quasi éternelle) et les esprit, même si je confesse que ma contrepèterie favorite, « le choix dans la dette » n’en est pas une.