Pendant des années, on nous a bassiné avec le trou dans la couche d’ozone. « Attention, mes bons amis, la Terre va se transformer en barbecue géant, et vous serez les merguez ! » Puis, miracle ! Les puissants ont daigné mettre un frein aux CFC et hop, le trou se rebouche. On allait enfin pouvoir bronzer sans finir en dinde rôtie. Mais comme l’humanité a un talent inné pour creuser d’autres problèmes, voilà qu’on se met à pointer du doigt les vaches. Trop de flatulences, qu’on nous dit ! Nos amies ruminantes produiraient du méthane à un rythme infernal, participant ainsi à notre lente cuisson planétaire. Certains scientifiques ont même proposé des solutions dignes d’un gag : des rations alimentaires modifiées pour que nos bovins émettent moins de gaz, ou encore des sacs collecteurs fixés sur leur arrière-train.
Ne bousons plus !
Adieu, trous d’ozone, bonjour pets de vaches. Et pendant qu’on s’extasie devant des solutions aussi crédibles que des « capteurs à prouts bovins », un nouveau coupable a émergé : nous ! Trop de voitures, trop d’avions, trop de chauffage, trop de confort… Alors que nos ancêtres grelottaient dans leurs chaumières en priant pour ne pas mourir d’une pneumonie, nous, ingrats que nous sommes, avons osé vivre bien. Le réchauffement climatique est là, et il est urgent de faire pénitence. Alors on nous explique qu’il faut baisser le thermostat en hiver, bannir la viande rouge, prendre des douches plus courtes, et troquer nos bonnes vieilles voitures contre des vélos ou des trottinettes électriques à la durée de vie aussi courte que leur batterie est polluante.
Mais voilà que le monde moderne nous offre une leçon magistrale en paradoxe. D’un côté, on interdit les voitures diesel en centre-ville, on taxe les billets d’avion, et on pousse mamie sur un vélo électrique pour « sauver la planète ». De l’autre, l’Europe envoie des chars en Ukraine, qui roulent au kérosène à pleins barils et dont l’empreinte carbone ferait trembler Greta Thunberg dans son voilier. Ces véhicules d’acier de plusieurs dizaines de tonnes parcourent des milliers de kilomètres sur des terrains dévastés, larguant à chaque tir d’obus l’équivalent en CO2 de ce qu’un citoyen moyen consomme en une année. Les guerres seraient-elles écologiquement neutres ? Faut-il planter un arbre à chaque obus tiré ? Peut-être faudrait-il imposer un « crédit carbone » aux tanks et sous-marins, histoire d’équilibrer le bilan.
Tank you l’écologie !
On nous sermonne sur notre consommation d’eau, pendant que l’on balance des millions de litres pour refroidir des réacteurs nucléaires. On culpabilise les petits conducteurs de Clio pendant que des tanks de 60 tonnes labourent le paysage. Et pendant que certains rêvent de quotas carbone pour chaque citoyen, d’autres dépensent en une heure de conflit l’empreinte carbone d’une petite ville. Par ailleurs, les grands sommets internationaux sur l’environnement ressemblent à des congrès de l’absurde : des chefs d’État arrivant en jets privés, se retrouvant dans des hôtels cinq étoiles climatisés, signant des accords aux grandes promesses et aux petits résultats. Pendant ce temps, monsieur Dupont est prié de recycler son pot de yaourt pour « sauver la planète ».
La vérité, c’est que notre obsession écologique ressemble de plus en plus à une punition sur mesure pour la classe moyenne. Vous voulez polluer ? Soyez riches ou faites la guerre ! Sinon, priez pour que votre vache retienne son souffle.
Ainsi va le monde : les petits rament, les gros roulent en char, et le climat continue de monter. Comme quoi, à défaut d’ozone, on aura toujours du vent.

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