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Perrier, c’est vraiment pas d’bulles !

Perrier, de Nestlé, a traité illégalement son eau, avec la complicité de l’État. Chute des ventes, salariés en danger, marché ébranlé : les bulles n’ont plus de goût.

Perrier a traité illégalement son eau, avec la complicité de l’État. Chute des ventes, salariés en danger, marché ébranlé : les bulles n’ont plus de goût.

Le scandale Perrier explose : des traitements illégaux cachés par Nestlé, une collusion avec le gouvernement, et des bulles qui masquent une eau douteuse, révélé par une commission sénatoriale.

Perrier, cette icône de l’élégance française, avec ses bouteilles vertes en forme de goutte et ses bulles légères, a longtemps incarné un « certain art de vivre ». Servie avec une rondelle de citron dans les cafés chics, elle était le symbole d’une pureté naturelle, puisée directement à la source de Vergèze, dans le Gard. Mais depuis 2021, la marque, propriété du géant Nestlé, a vu son aura se fissurer. Une commission sénatoriale française a récemment mis au jour un scandale qui fait pschitt : Perrier, cette eau soi-disant « naturelle », subissait des traitements illégaux pour masquer des contaminations. Pesticides, bactéries fécales, polluants éternels (PFAS) : la source de Vergèze n’est pas aussi immaculée qu’on nous le vendait. Et Nestlé, loin de jouer la transparence, a préféré jongler avec les filtres interdits et les pressions politiques pour garder ses bulles en rayon.

Une fraude qui chie des bulles

L’affaire commence en 2020, lorsque la nouvelle direction de Nestlé Waters découvre, ô surprise, que ses sites de Perrier, Vittel, Hépar et Contrex utilisent des traitements prohibés : filtres à charbon actif, rayons UV, et même microfiltration à 0,2 micron, là où la réglementation européenne impose un seuil de 0,8 micron pour préserver la « pureté naturelle » de l’eau minérale. Ces traitements, destinés à éliminer des indésirables comme l’E. coli ou les pesticides, transforment l’eau de Perrier en quelque chose de plus proche de l’eau du robinet déguisée en luxe pétillant. En 2021, Nestlé informe discrètement le gouvernement français de ses pratiques, non pas par souci d’honnêteté, mais pour négocier une sortie de crise. Résultat ? Une approbation tacite des autorités, qui autorisent en 2023 une microfiltration douteuse, malgré les alertes sanitaires. Le sénateur Alexandre Ouizille, rapporteur de la commission, parle d’un « cas d’école de capture réglementaire » et de « collusion entre l’État et l’industrie ». Pas de bol pour les consommateurs, qui paient 100 à 400 fois le prix de l’eau du robinet pour un bootleg.

Les salariés, victimes collatérales

Si Nestlé a joué les apprentis sorciers avec ses filtres, ce sont les salariés de l’usine de Vergèze qui risquent de trinquer. La commission sénatoriale a révélé que l’entreprise a brandi la menace de fermetures d’usines et de pertes d’emplois pour obtenir des passe-droits. Une tactique classique : faire peser sur les travailleurs le poids des erreurs de la direction. Les employés, déjà sous pression dans un contexte de production intensive, se retrouvent maintenant dans l’incertitude. La préfecture du Gard a donné à Nestlé jusqu’au 7 juillet 2025 pour retirer ses systèmes de microfiltration illicites, sous peine de perdre le label « eau minérale naturelle ». Une telle décision pourrait menacer l’activité de l’usine, et avec elle, les moyens de subsistance de centaines de salariés. Ironie du sort, ces derniers n’ont probablement jamais été consultés sur les pratiques frauduleuses de leur employeur, mais ils en paieront le prix.

Le marché des eaux minérales dans la tourmente

Muddy Waters : les eaux troubles…

L’onde de choc ne s’arrête pas aux portes de l’usine. Le scandale a ébranlé le marché des eaux minérales, déjà fragilisé par une prise de conscience écologique croissante. Perrier, qui représentait une part importante des ventes de Nestlé Waters, a vu sa consommation chuter de 14 % depuis janvier 2025, et de 23 % par rapport à l’année précédente. Pendant ce temps, le secteur global des eaux en bouteille affiche une légère reprise, avec une croissance de 2,5 % début 2025. Les consommateurs, visiblement, ne boycottent pas l’eau en bouteille : ils se tournent vers d’autres marques, comme Cr***e ou V***y C***s (pas de pub gratos pour les marques sur Pr4vd4), qui, soit dit en passant, ont aussi été épinglées pour des pratiques douteuses. Cette « ère du soupçon » pousse les clients à se méfier de l’étiquette « eau minérale naturelle », ternissant l’image de toute une industrie. Les concurrents de Nestlé, eux, se frottent les mains, profitant de cette fuite de clientèle vers des alternatives perçues (le mot est important) comme plus fiables.

Une collusion politico-industrielle qui fait tache

Le plus troublant dans cette affaire, c’est le rôle du gouvernement français. Dès 2021, Nestlé a sollicité l’Élysée et plusieurs ministères pour obtenir un feu vert à ses pratiques illégales. Des documents révélés par Le Monde et Radio France montrent que l’exécutif, jusqu’au plus haut niveau, était informé des tricheries de Nestlé dès 2022. Alexis Kohler (il y a de quoi être en rogne), alors secrétaire général de l’Élysée, a rencontré des cadres de l’entreprise, tandis que des rapports sanitaires accablants étaient édulcorés sous la pression de Nestlé. Un exemple frappant : en 2023, un rapport de l’Agence régionale de santé d’Occitanie, mentionnant des contaminations bactériennes à Vergèze, a été modifié à la demande de la multinationale. Le président Macron, interrogé en février 2025, a balayé les accusations de collusion d’un revers de main : « Je ne suis pas au courant de ces choses-là. » Une réponse qui sonne comme une pirouette digne d’un mauvais numéro de claquettes. Cette opacité, qualifiée de « stratégie délibérée » par la commission sénatoriale, a retardé l’information du public et des autorités européennes, laissant les consommateurs dans l’ignorance.

Une communication de crise pétillante… de maladresse

Face à la tempête, Nestlé a déployé une communication de crise aussi pétillante qu’une eau plate oubliée au fond d’un placard. L’entreprise a d’abord admis, en 2024, avoir utilisé des filtres interdits, mais en insistant sur la « sécurité » de ses produits. Elle a payé une amende de 2 millions d’euros pour éviter un procès, une somme dérisoire au regard des 3 milliards d’euros de profits estimés par la fraude, selon l’agence française de lutte contre la fraude. La PDG de Nestlé Waters, Muriel Lienau, a osé affirmer devant la commission que ses eaux étaient « pures à la source », une déclaration qui a valu une plainte pour « possible parjure » de la part de la sénatrice Antoinette Guhl. Nestlé a également tenté de relativiser, invoquant des « défis communs » à l’industrie et plaidant pour une clarification des réglementations. Traduction : « Tout le monde le fait, et c’est la faute des règles si elles sont trop strictes. » Une stratégie qui oscille entre déni et diversion, espérant noyer le poisson dans un flot de communiqués lénifiants.

L’impact boursier : une bulle qui ne crève pas

On pourrait s’attendre à ce qu’un scandale de cette ampleur fasse plonger le cours de Bourse de Nestlé. Pourtant, la multinationale suisse, cotée à la Bourse de Zurich (NESN.SW), a montré une résilience surprenante. En janvier 2024, lorsque Le Monde et Radio France révèlent l’affaire, le titre subit une légère baisse, passant de 98,50 CHF à 95,20 CHF en quelques semaines. Mais dès la mi-2024, après l’annonce de l’amende de 2 millions d’euros et les déclarations rassurantes de Nestlé sur la « conformité » de ses pratiques, le cours rebondit, atteignant 100,30 CHF en septembre 2024. En mai 2025, malgré les conclusions accablantes de la commission sénatoriale, le titre se stabilise autour de 99 CHF, soutenu par la solidité globale du portefeuille de Nestlé (cafés, aliments pour bébés, etc.). Les investisseurs, visiblement, préfèrent fermer les yeux sur les remous de Perrier, confiants dans la capacité de la multinationale à surmonter la crise. Une preuve, s’il en fallait, que les marchés ont la mémoire courte et le portefeuille long.

L’affaire Perrier, c’est l’histoire d’une marque qui a vendu du rêve en bouteille, jusqu’à ce que la réalité la rattrape. Nestlé, avec la complicité d’un gouvernement trop conciliant, a préféré maquiller la vérité plutôt que d’assumer ses responsabilités. Les salariés, les consommateurs et la confiance dans le marché des eaux minérales en sortent perdants, tandis que l’entreprise continue de buller tranquillement en Bourse. Dans ce feuilleton, les bulles de Perrier ont un goût amer, celui de la tromperie et de l’irresponsabilité.

La prochaine fois que vous commanderez une Perrier, demandez-vous si vous buvez de l’eau de source… ou une illusion bien filtrée.

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