Moscou, 23h. Washington, 16h. Entre un cheeseburger trop cuit et une partie de golf avortée à cause d’un alligator trop entreprenant sur le green, Donald Trump s’ennuie. Nostalgique des heures fastes où il pouvait tweeter des menaces nucléaires entre deux coups de putter, il décide d’appeler son vieux copain Vladimir Poutine. Officiellement, c’est pour discuter d’un « plan de paix historique » en Ukraine. Officieusement, c’est surtout pour rappeler qu’il existe, histoire que la presse arrête de parler de ses problèmes judiciaires et de ses factures d’auto-bronzant impayées.
La conversation commence mal. D’abord, parce que le standard du Kremlin est géré par un agent du KGB qui met un temps fou à retrouver le bon combiné entre deux écoutes clandestines. Ensuite, parce que Vladimir a décidé de prendre l’appel sur son vieux téléphone à cadran de l’époque soviétique, histoire d’ajouter du suspense.
Allô ? Tu m’entends ?
« Allô Vlad, c’est moi, Donald ! »
Silence. Puis une respiration lointaine. « Qui ? »
« Donald, voyons, ton vieux copain ! Je t’ai défendu quand personne ne voulait parler de toi, je t’ai flatté sur Fox News, je t’ai même volé quelques idées pour ma campagne ! »
« Ah… Donald Duck ? »
Là, Trump commence à bouillir. « Non, non, Trump ! Le grand Trump ! Écoute Vlad, j’ai une idée géniale. Tu retires tes tanks, Zelensky arrête TikTok et tout le monde est content. On annonce le truc ensemble, et je deviens prix Nobel de la paix. Et toi… ben, tu fais un peu oublier tout ce bordel. »
Les sanglots longs des missiles lourds
De l’autre côté de la ligne, Vladimir soupire en beurrant un blini. « Donald, je suis désolé, mais je crois que nous avons une mauvaise connexion. »
« Mais non, je t’entends très bien ! »
« Désolé, Donald, je crois que je perds le réseau. Bye bye ! »
Et sur ces mots, un long bip résonne dans l’oreillette de Trump.
Le coup de fil historique vient de s’achever sur un magistral lapin diplomatique. Frustré, Donald, en bon businessman, appelle illico un de ses avocats : « Dites, on peut porter plainte contre un président pour négociation malhonnête ? »
Mais pendant que l’ex-milliardaire réfléchit à comment faire payer à Poutine cet affront, un conseiller l’interrompt : « Monsieur, votre rendez-vous avec Stormy Daniels est annulé, elle a dit qu’elle préférait encore discuter avec Joe Biden. »
Trump jette son téléphone, qui rebondit sur un paquet de frites avant de glisser sous son canapé en peau de crocodile doré, à côté d’une brosse à cheveux sale(s).
L’Histoire vient de rater un tournant. Et le Kremlin, un bon fou rire.
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